La manifestation, qui a selon les médias néerlandais rassemblé près de 25'000 personnes, était organisée par Farmers Defense Force (FDF) - un groupe de défense des agriculteurs - ainsi que Samen voor Nederland (Ensemble pour les Pays-Bas), un mouvement de défense des libertés individuelles, né pendant la pandémie.

En vue des élections provinciales du 15 mars qui servent à désigner les représentants au Sénat, les organisateurs appellent à voter contre les partis de la coalition gouvernementale et les partis de gauche.

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Des milliers de personnes, dont de nombreux agriculteurs, se sont rassemblées dans une ambiance globalement conviviale au Zuiderpark à La Haye, ville où siège du gouvernement.

"On tue les fermiers"

Beaucoup brandissaient des drapeaux néerlandais à l'envers, devenus symboles d'opposition à l'exécutif. Un maximum de deux tracteurs avait été autorisé, mais des camions sont selon les médias néerlandais parvenus à pénétrer sur l'aire de manifestation.

Après avoir appelé le gouvernement à "démissionner", le député d'extrême droite Geert Wilders l'a devant des journalistes accusé de "tuer nos fermiers". De nombreux sympathisants du parti populiste Forum pour la Démocratie (FvD) étaient également présents.

"Les agriculteurs doivent à chaque fois faire face à des politiques de découragement", s'est indignée auprès de l'AFP Ina Snoek, productrice laitière néerlandaise âgée de 62 ans. Elle estime que ces politiques n'ont "rien à voir avec la nature".

Craintes d'expropriations

L'annonce d'un plan du gouvernement destiné à réduire drastiquement les émissions d'azote du secteur, comprenant une diminution du cheptel, avait l'année dernière poussé des milliers d'agriculteurs à manifester.

Selon les paysans, les mesures du gouvernement pourraient conduire à la fermeture de 11'200 fermes et contraindre plus de 17'000 paysans supplémentaires à réduire de façon importante leur cheptel.

L'exécutif néerlandais vise à baisser d'ici 2030 de 50% les émissions du gaz à effet de serre émis notamment par les engrais et les effluents d'élevage, endommageant l'environnement et des milieux naturels. Les mesures définitives n'ont pas encore été présentées.

Le secteur, qui craint des expropriations forcées, est soutenu par une partie de la population des Pays-Bas, deuxième exportateur mondial de produits alimentaires, derrière les Etats-Unis.

Pays divisé

Selon les sondages, le BoerBurgerBeweging, ou BBB, (Mouvement agriculteur citoyen en français), fondé en 2019, est en passe de faire son entrée à la chambre haute du parlement. Il pourrait même devenir le plus grand parti dans certaines provinces rurales du nord et de l'est du pays.

"La campagne électorale tourne principalement autour du problème de l'azote", qui "divise fortement le pays", a souligné le bureau d'enquête I&O Research samedi.

Dans une action de désobéissance civile séparée organisée par la branche néerlandaise d'Extinction Rebellion (XR), des personnes ont bloqué samedi une autoroute à La Haye, afin de protester contre les subventions des énergies fossiles. La police a utilisé des canons à eau pour les disperser.

A
ats