Cet écart par rapport au budget s'explique notamment par des recettes fiscales supérieures aux prévisions pour les personnes morales, en raison d'un rattrapage sur les années précédentes, a expliqué lundi devant la presse Florence Germond, la municipale en charge des finances.

Elle a aussi rappelé que l'élaboration du budget 2022 avait été particulièrement "prudente", alors que les incertitudes étaient encore vives avec la crise du coronavirus.

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Au final, avec 10,8 millions de déficit pour près de deux milliards de charges, les comptes lausannois sont "proches de l'équilibre", a souligné Mme Germond. Ce résultat correspond aussi, plus ou moins, aux déficits enregistrés ces dernières années dans la capitale vaudoise.

"Les comptes 2022 ressemblent à ceux des dix dernières années: la situation financière de la Ville est maîtrisée, tout en restant fragile", a résumé le syndic Grégoire Junod. Une fragilité due à un environnement toujours incertain, coûts de l'énergie en tête, et à la nécessité pour la Ville d'investir pour le futur. "Nous marchons sur une ligne de crête", a-t-il affirmé.

Recettes ponctuelles

Dans le détail, les charges ont augmenté de 149 millions l'an dernier (+8,1%), une hausse dont près de la moitié vient des achats d'énergie. En excluant les charges sur lesquelles la Ville n'a pas de maîtrise (charges apurées), dont notamment l'énergie, la progression ne se monte plus qu'à 1,8%.

Parmi les autres augmentations de charge, Lausanne mentionne l'adaptation de la masse salariale (+9,1 millions, y compris l'indexation des salaires dès septembre), des amortissements du patrimoine administratif et financier (+15,6 millions) et des subventions liées aux abonnements de transport publics pour les jeunes et les seniors (+3,6 millions).

Du côté des revenus, les impôts sur les personnes physiques ont rapporté moins d'argent (-6,2 millions), contrairement à ceux perçus sur les personnes morales (+19,6 millions). Pour ces derniers, Florence Germond a toutefois rappelé qu'une partie des recettes n'étaient pas "pérennes", car dues à un effet de rattrapage sur les années précédentes.

Investissements records

En matière d'investissements, Lausanne n'avait encore jamais autant engagé d'argent avec 185 millions bruts, contre 145 millions pour la moyenne des années 2016-2021.

Les dépenses ont été particulièrement consacrées aux établissements scolaires et installations sportives, aux différents bâtiments en main de la Ville, ainsi qu'à divers investissements en lien avec le climat et la mobilité. Ces investissements ont été "maîtrisés", malgré "une légère insuffisance" d'autofinancement de 11 millions, a relevé Florence Germond.

En raison de ce niveau d'investissements "historiquement élevé", la dette nette a progressé en 2022 (+22 millions) pour atteindre 2,02 milliards. La dette bancaire a, quant à elle, évolué de 100 millions, principalement pour l'acquisition d'immeubles qui seront revendus à terme (politique de loyers abordables).

A
ats