La guerre en Ukraine montre que tous les moyens de la guerre hybride sont utilisés dans les conflits actuels, de la désinformation aux cyberattaques. En créant un secrétariat d'Etat, le gouvernement veut être réactif face aux évolutions de la politique de sécurité, a dit la conseillère fédérale Viola Amherd en conférence de presse mercredi.

Ce nouvel organe sera directement subordonné à la cheffe du DDPS. Il aura entre autres la tâche de renforcer la collaboration et la représentation à l'internationale en matière de sécurité civile, notamment avec les partenaires de la Suisse que sont l'Union européenne et l'OTAN.

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La Suisse, comme les autres pays, fait face à des menaces qui évoluent. Les infrastructures critiques civiles, comme les télécommunications et l'énergie, sont devenues des cibles stratégiques, on le voit en Ukraine, a rappelé Viola Amherd. Sans compter les cyberattaques, quotidiennes aussi en Suisse, ou les tentatives de désinformation via les réseaux sociaux, par exemple.

Renforcer le civil

Il faut donc renforcer le domaine de la sécurité civile par rapport au militaire. Mais ce n'est pas un signe d'une baisse d'influence de l'armée au sein du DDPS, a insisté la Valaisanne. Les deux domaines travaillent déjà ensemble et continueront de le faire.

Le secrétariat d'Etat sera constitué avec du personnel travaillant déjà au DDPS. Il ne nécessitera pas de nouvelles ressources financières. "Il ne s'agit pas de créer un monstre", selon la ministre centriste, qui s'est défendue de vouloir améliorer la visibilité de son département.

Centralisation

Ce repositionnement permet d'améliorer la coordination sur les thématiques de politique de sécurité à l'interne du DDPS et entre les différents départements fédéraux. "On rassemble ainsi les forces à un seul endroit."

Le nouveau secrétariat d'Etat assumera donc de manière centralisée des tâches qui sont actuellement effectuées par d'autres services du DDPS, dont le Secrétariat général du département, par exemple pour la conduite du service chargé des contrôles de sécurité relatifs aux personnes.

Il devra aussi analyser la situation en matière de sécurité sur le plan national et international, avec le Service de renseignement, la police fédérale et le Département des affaires étrangères. Il répondra encore de la stratégie nationale de protection des infrastructures critiques.

La répartition des tâches entre les différents départements, tout comme entre Berne et les cantons, ne changera pas. Le Conseil fédéral se prononcera sur les bases légales nécessaires à la création du secrétariat d'Etat au plus tard à la fin 2023.

A
ats