Après une hausse jugée "très raisonnable" de "7-8% en 2022", les bouteilles devraient coûter "environ 10%" plus cher en 2023, a déclaré à des journalistes Christophe Juarez, directeur général de TEVC, en amont de l'assemblée générale annuelle du groupe réunie vendredi.

Terroirs et Vignerons de Champagne est la nouvelle entité née de la fusion, fin 2021, de Champagne Nicolas Feuillatte (CV-CNF) avec un autre groupement coopératif (CRVC). Nicolas Feuillatte, principalement vendu en grandes surfaces, représente la grande majorité des volumes du groupe.

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L'entreprise est désormais dans le top 5 des grandes maisons de champagne, loin du leader incontesté LVMH (Möet & Chandon, Ruinart, Veuve Clicquot...), mais elle talonne Vranken-Pommery, Laurent-Perrier et Lanson-BCC avec 284 millions d'euros (276 millions de francs) de chiffre d'affaires l'an dernier (+17% à périmètre constant).

Les quelque 6000 adhérents de TEVC exploitent 2720 hectares de la prestigieuse appellation, soit 8% de la surface.

Pour répercuter la flambée de leurs coûts de production (raisin, bouteilles, énergie...), les maisons de champagne ont augmenté leurs tarifs, accélérant une politique de "montée en gamme" engagée depuis plusieurs années.

La facture de l'électricité, qui sert notamment à refroidir les caves, a doublé sur un an à trois millions d'euros et les bouteilles en verre se sont renchéries de 56%, a illustré M. Juarez.

Alors que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire fait pression sur les industriels pour qu'ils renégocient les prix à la baisse avec leurs clients distributeurs, Christophe Juarez évacue cette possibilité: "Je veux bien rouvrir les négociations, mais c'est à la hausse!".

Le patron estime que l'augmentation n'effraiera pas les consommateurs: "La population mondiale sensible au luxe est en train d'accélérer."

Pour sa première année en tant que TEVC, le groupe a réalisé un résultat "extrêmement encourageant", a estimé le directeur général, bien que sa rentabilité se soit dégradée en raison de l'inflation des coûts de production. Le bénéfice net est ainsi en repli de 35% à 12,5 millions d'euros.