"Un grand média, c'est la rencontre entre un projet technologique, un projet culturel et un projet éditorial", a affirmé mercredi le nouveau PDG du groupe, Rodolphe Belmer, lors de sa première conférence de présentation d'une saison.
Il faut pour cela "accélérer dans le streaming" avec la plateforme gratuite MyTF1, face aux concurrents payants comme Netflix, et "développer une offre de grandes franchises familiales, événementielles" pour fidéliser le public.
Cette stratégie passe par la fiction, qui est déjà un "pilier des programmes de TF1" et est aussi "le genre le plus plébiscité" sur le numérique, selon Fabrice Bailly, directeur des programmes et des acquisitions du groupe.
"Nous nous sommes attelés ces dernières années à un renouvellement, un enrichissement et une montée en gamme de notre offre", a-t-il souligné.
Le "soft power" HPI
Emblème de ce phénomène, le carton de "HPI", la série avec Audrey Fleurot, lancée en 2021: elle rassemble régulièrement quelque neuf millions de téléspectateurs, a été vendue dans une centaine de pays et va avoir une version américaine.
C'est un exemple de "soft power" français, a souri Ara Aprikian, directeur général adjoint du groupe, alors que le tournage de la saison débutera cet été.
Pour surfer sur cette tendance, TF1 va proposer parmi les nouveautés 2023-2024 une adaptation filmée de la série animée japonaise culte des années 1980 "Cat's eyes", en collaboration avec Prime Video, la plateforme de streaming d'Amazon. Le tournage démarrera cet automne.
Par ailleurs, Muriel Robin sera l'un des principaux visages des prochaines fictions de la chaîne. Elle apparaîtra dans "Les yeux grands fermés", un téléfilm sur l'inceste (au sein d'une grande soirée sur ce thème), et dans la nouvelle série policière "Master Crime".
Toujours au rayon nouveautés, les séries "Brocéliande" (polar avec la chanteuse Nolwenn Leroy), "Le daron" (comédie avec l'ex-Inconnu Didier Bourdon) ou "Mademoiselle Holmes" (où Lola Dewaere, la fille de Patrick, joue l'arrière-petite-fille de Sherlock Holmes).
Dans la série "Panda", le chanteur Julien Doré incarnera un ex-flic baba cool et, dans "Mercato", Arnaud Ducret sera un policier parisien muté à Marseille.
Côté séries étrangères, TF1 coproduit avec la BBC (Royaume-Uni) et la ZDF (Allemagne) l'adaptation des livres pour enfants "Le club des cinq", pilotée par Nicolas Winding Refn, réalisateur du film d'action "Drive".
Outre des spectacles et une soirée consacrée au chanteur Florent Pagny, l'offre "grands événements" sera dominée par la Coupe du monde de rugby, du 8 septembre au 28 octobre en France.
"C'est le Graal!", s'est réjouie la journaliste Isabelle Ithurburu, ex-spécialiste du ballon ovale sur Canal+ et nouveau visage de TF1 la saison prochaine.
Puis, à l'été 2024, ce sera l'Euro de foot.
Vintage branché
Enfin, côté divertissement, TF1 programmera notamment la deuxième saison de la nouvelle "Star Academy" cet automne.
Outre son vaisseau amiral TF1, le groupe comprend la chaîne info LCI, TMC (avec l'émission "Quotidien"), TFX et TF1 Séries Films.
Pour M. Aprikian, TF1 "réunit toutes les générations, les classes sociales et les territoires".
"C'est cet ADN qui va nous permettre de réussir la stratégie de streaming gratuit impulsée par Rodolphe Belmer: il faut avoir les grands événements ; il faut avoir le public jeune", a-t-il dit.
Ancien de Canal+ et Netflix, M. Belmer a pris les rênes du groupe en février et a d'emblée fait du streaming une priorité.
Une stratégie rendue d'autant plus nécessaire par l'échec de la fusion avec M6, laquelle était censée donner naissance à un géant français capable de rivaliser avec Netflix et consorts.
Pour faire un pont entre les générations, le groupe a annoncé cette semaine une initiative marketing originale: il lance une ligne éphémère de vêtements branchés reprenant les logos vintage du TF1 des années 1970 et 1980.