Le dépérissement des pousses du frêne, ou chalarose, une maladie fongique invasive, a été dévastateur pour ce qui était autrefois la deuxième espèce feuillue la plus fréquente en Suisse. L'agent pathogène en question est un champignon originaire d'Asie appelé Hymenoscyphus fraxineus, dont la présence en Suisse est avérée depuis 2008.

Un autre ravageur des frênes, l'agrile du frêne (Agrilus planipennis), introduit en Russie en 2003 depuis l'Asie de l'Est, se rapproche de nous. Les larves qui se développent à l'intérieur de l'arbre sont mortelles pour les frênes.

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Une petite lueur d'espoir existe: les forestiers découvrent régulièrement des frênes apparemment résistants au champignon. Une équipe de recherche internationale dirigée par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a collecté en Suisse, en Suède et au Danemark des rameaux de frênes résistants ainsi que des rameaux de frênes sensibles au champignon.

Ils ont greffé ces rameaux sur des porte-greffes et ont ainsi fait pousser de nouveaux petits arbres. Ils ont ensuite exposé les greffons à la chalarose et à l’agrile du frêne dans une serre de haute sécurité du WSL.

Résistance croisée

Résultats: sur les frênes plus résistants à la chalarose, les coléoptères se portaient également moins bien. C'est ce qu'on appelle la résistance croisée, et c'est une lueur d'espoir pour le frêne, a indiqué lundi le WSL dans un communiqué.

"Ce résultat est encourageant", estime le responsable de l'étude Michael Eisenring. Sur les frênes résistants à la chalarose, les coléoptères ont pris moins de poids et se sont développés plus lentement.

L'équipe a étudié la composition chimique de la sève des arbres et constaté qu'elle différait entre les frênes plus ou moins résistants, ce qui explique également les différences de poids des coléoptères. Il s'agit de substances phénoliques défensives.

On n'arrêtera toutefois pas l’agrile du frêne avec de tels arbres, selon M. Eisenring. Mais peut-être pourra-t-on la freiner. En outre, la recherche gagne du temps, par exemple afin de dresser des chiens renifleurs pour détecter les coléoptères ou alors pour trouver des ennemis naturels contre ces deux ravageurs.

Certaines guêpes parasites qui pondent leurs ½ufs dans les larves d'insectes pourraient représenter une possibilité de biocontrôle. Ces travaux sont publiés dans la revue New Phytologist.

S
SDA