"Les prévisions en matière d'inflation ont augmenté", a expliqué dans un communiqué la BCR, estimant que "les tendances de la demande intérieure et la dépréciation du rouble depuis le début de 2023 amplifient considérablement le risque inflationniste".

Malgré cela, la banque centrale maintient son objectif de ramener l'inflation à 4% en 2024, alors qu'elle devrait atteindre, selon ses prévisions, entre 5% et 6,5% fin 2023.

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Sa décision de relever son taux directeur est conforme aux attentes des analystes, qui disaient miser depuis plusieurs jours sur une hausse comprise entre 0,25 point et 1 point de pourcentage.

A la faveur d'indicateurs macro-économiques relativement stables, le taux directeur était pourtant resté plusieurs mois au niveau annoncé en septembre dernier (7,5%), loin du pic atteint juste après le lancement de l'intervention militaire en Ukraine.

Dans la foulée des premières sanctions internationales, la BCR avait drastiquement relevé son taux à 20%, avant de procéder à plusieurs baisses, rassurée par la résilience de l'économie russe.

Mais ces dernières semaines, l'érosion du rouble, qui s'échangeait vendredi à 11H00 GMT à 100,3 roubles pour 1 euro, a poussé la BCR à agir pour éviter de revoir l'inflation flamber, comme l'année dernière quand la hausse des prix avaient atteint 17,8% en avril.

Selon les observateurs, l'affaiblissement du rouble s'explique notamment par un prix du pétrole qui reste relativement faible, malgré les décisions de l'Opep+ visant à limiter la production mondiale.

La première vice-présidente de la BCR, Ksenia Ioudaïeva, avait affirmé début juillet que la dynamique actuelle du taux de change était, selon elle, liée à "la baisse des recettes d'exportation".

Interrogé à ce sujet, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait lui assuré que "le Kremlin ne voit clairement pas de menace pour la stabilité financière du pays".

"Au contraire, (...) la situation est meilleure qu'on ne pouvait le prévoir", avait-il vanté le 10 juillet.

La Russie a été visée par une vague sans précédent de sanctions internationales après le déclenchement de son offensive en Ukraine en février 2022.

Signe que ces sanctions pèsent sur l'économie nationale, le produit intérieur brut de la Russie s'est contracté de 1,9% au premier trimestre, selon Rosstat, et le déficit national pourrait atteindre entre 3% et 4% en fin d'année, d'après des experts, soit un niveau plus élevé que les 2% espérés.

Face à l'accélération des dépenses fédérales, en grande partie liée à l'intervention en Ukraine, le ministère des Finances a d'ores et déjà annoncé mercredi des coupures budgétaires pour 2024 à hauteur de 450 milliards de roubles (4,32 milliards de francs).

S
SDA