Elle a baissé de 1,5% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, après une baisse révisée de 0,1% en mai, a indiqué lundi l'office de statistique Destatis dans un communiqué.

Le recul est beaucoup plus fort qu'attendu par les experts de l'outil d'analyse financière Factset, qui tablaient sur une baisse de 0,5%.

Sur un an, la production recule de 1,7%, toujours selon Destatis.

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Dans le détail, la production de biens d'équipement a diminué de 3,9%. Une baisse qui n'est pas compensée par la hausse pour les biens de consommation (+1,8 %) et de biens intermédiaires (+0,4 %), selon Destatis.

L'automobile voit sa production reculer de 3,5% sur un mois.

L'industrie allemande, pilier de la première économie européenne, souffre depuis plusieurs mois.

Elle est plombée par une nette chute de la demande intérieure, en raison de l'inflation, qui reste à des niveaux élevés -à 6,2% sur un an en juillet-, et par les hausses de taux menées tambour battant par la Banque centrale européenne (BCE).

Les prix de l'énergie restent en outre relativement élevés pour la branche, et certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d'avant la guerre en Ukraine.

"La crise énergétique a probablement causé une perte permanente de capacité dans ces secteurs", explique Franziska Palmas, experte pour Capital Economist.

Les exportations, essentielles pour le secteur, sont moins dynamiques, sur fond de ralentissement de la demande en produits allemands en Chine et aux États-Unis, deux marchés cruciaux pour le secteur.

Les commandes sont certes reparties à la hausse depuis deux mois, mais ce rebond est "largement lié à des contrats importants" dans le domaine de aéronautique notamment, ce qui gonfle artificiellement les chiffres, a indiqué le ministère de l'Économie dans un communiqué.

"Les perspectives pour la conjoncture industrielle sont toujours sombres", a-t-il résumé.

L'Allemagne est entrée en récession au premier trimestre, avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB (produit intérieur brut), dont une baisse de 0,4% entre janvier et mars.

Pour le deuxième trimestre, Destatis a certes fait état d'un PIB en stagnation (+0,0%). Mais ces chiffres sont provisoires.