L'entreprise fait état d'un "résultat net à -1,887 milliard d'euros, en raison d'une dépréciation de 2,301 milliards d'euros", contre une perte de 298 millions à la même période l'an dernier, a-t-elle indiqué mardi dans un communiqué.
Cette annonce confirme un communiqué préliminaire de résultats publié fin juillet, dans lequel le groupe tablait sur une perte nette d'"environ 2 milliards d'euros".
Bayer dit souffrir avant tout du "recul massif des ventes de produits à base de glyphosate", cet herbicide produit notamment par Monsanto, et pulvérisé chaque année sur des millions d'hectares. Les ventes d'herbicides ont plongé de 45,6% sur un an pour l'ensemble du groupe, faisant chuter le chiffre d'affaire de sa division agrochimique de 18,5% à 5 milliards d'euros.
Effet des déstockages
Cette baisse est due au "déstockage" mené par ses clients, qui réduit la demande selon le groupe. Les clients de Bayer ont constitué des stocks importants l'an dernier, pour faire face aux pénuries, alors que des problèmes d'approvisionnement frappaient le marché. Désormais, ils les écoulent, et achètent moins.
Les ventes sont aussi plombées par des "conditions météo défavorables", notamment des "sécheresses" partout dans le monde, réduisant la demande des agriculteurs, selon un porte-parole du groupe à l'AFP. Enfin, le prix de cet herbicide a chuté, du fait de sa plus grande disponibilité, après avoir atteint des niveaux records en 2022.
Résultat : le chiffre d'affaires global du groupe a plongé de 8,2% à 11,04 milliards d'euros. Bayer estime toutefois qu'il s'agit "normalisation plus rapide que prévue" d'une "situation exceptionnelle l'an dernier", selon le porte-parole. En raison de ces revers, Bayer a abaissé fin juillet ses prévisions annuelles, tablant désormais sur un chiffre d'affaires entre 48,5 et 49,5 milliards d'euros, contre 51 à 52 milliards jusqu'ici.
L'acquisition par Bayer du géant américain de l'agrochimie Monsanto en 2018, pour plus de 63 milliards d'euros, s'est révélée être un gouffre financier pour le groupe allemand. Bayer a été confronté à une pluie de procédures judiciaires aux Etats-Unis de la part d'anciens utilisateurs du Roundup, considéré comme "cancérigène probable" par le Circ, une branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).