L'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent aussi le groupe, qui veut gagner en influence dans le monde, a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Le président chinois, Xi Jinping, a salué «un élargissement historique» et prédit un «avenir radieux pour les Brics». Poids-lourd économique du bloc, Pékin était favorable à cette expansion, au centre de ce 15e sommet qui s'est ouvert mardi et s'achève dans la soirée.
Aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions, les soutiens ou les critères retenus dans le choix stratégique des nouveaux entrants. Les tractations ont été menées à huis clos au cours d'une session plénière mercredi et à l'occasion de plusieurs rencontres bilatérales.
Une quarantaine de pays dispersés à travers le monde avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Un signe de l'influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale, selon le «club des cinq» qui produit un quart de la richesse et rassemble 42% de la population du globe.
«Succès stratégique»
Immédiatement après l'annonce, Téhéran a salué sur X (ex-Twitter) «un succès stratégique pour la politique étrangère» du pays.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a évoqué «un moment fort» pour son pays. «L'Ethiopie est prête à coopérer avec tous pour un ordre mondial inclusif et prospère», a-t-il posté sur les réseaux sociaux.
Les Émirats arabes unis se sont aussi félicités, le président Mohammed ben Zayed affirmant «respecter la vision des dirigeants des Brics».
Même chose pour l'Egypte, qui s'est dite impatiente de «faire entendre la voix des pays du Sud».
Alliage hétéroclite, les Brics ont en commun leur revendication d'un équilibre mondial plus inclusif, en particulier au regard de l'influence des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Constatant que «nous nous dirigeons vers un monde multipolaire», le chef de l'ONU Antonio Guterres a appelé à une refonte d'institutions multilatérales «dépassées», qui doivent être le reflet des «réalités économiques d'aujourd'hui».
Quelles futures dynamiques ?
L'Iran, qui n'entretient aucune relation diplomatique avec Washington, «est un ajout controversé et sans doute lié à une demande de la Russie», dépendante de la mer Noire pour le commerce, explique à l'AFP Gustavo de Carvalho, chercheur en relations internationales basé en Afrique du Sud accrédité au sommet.
Iran, Arabie Saoudite et Émirats arabes unis «ont tous un poids économique énorme et leur pétrole préserve leurs intérêts», relève Chris Landsberg, spécialiste en politique étrangère à l'Université de Johannesburg.
Pretoria, qui milite en faveur d'une plus grande représentativité de l'Afrique, a remporté une manche avec l'intégration de deux pays du continent.
Mais dans l'ensemble, «il y aura beaucoup de choses à découvrir sur la future dynamique créée par cette expansion», estime M. de Carvalho.
Equilibre à trouver
Selon les observateurs, les membres du bloc doivent trouver un équilibre entre proximité avec Pékin et Moscou et risque de s'éloigner d'un partenaire commercial majeur comme Washington.
Les dirigeants du bloc ont réaffirmé à Johannesburg leur position «non-alignée», à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit ukrainien. Mais Washington a affirmé cette semaine ne pas voir dans les Brics de futurs «rivaux géopolitiques».
«Le rôle et l'importance des Brics dans le monde continuent de croître», a lancé Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour crime de guerre en Ukraine et grand absent du sommet, où il s'est exprimé en visioconférence.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait ouvertement plaidé en marge du sommet pour une intégration de l'Argentine, critiquant les prêts «asphyxiants» des bailleurs internationaux.
L'Argentine est en proie à une inflation sans précédent et en difficulté pour rembourser une dette de 44 milliards de dollars au FMI.
«Les Brics continueront à s'ouvrir à de nouveaux membres», a avancé Lula, et «à être la force motrice d'un nouvel ordre international».