Superdry a enregistré une perte nette de 148,1 millions de livres (166 millions d'euros) pour son exercice achevé le 29 avril, contre un bénéfice de 22,4 millions un an plus tôt, invoquant notamment le poids important de dépréciations d'actifs et un effet fiscal défavorable. Mais si le chiffre d'affaires a progressé de 2,1% à 622,5 millions de livres, la reprise plus difficile du commerce de gros et la hausse des coûts liés aux loyers, aux impôts locaux, à l'énergie ou aux salaires a pesé sur la rentabilité, précise l'entreprise, et ce malgré «une réduction des effectifs au siège social».
L'action de Superdry avait été suspendue à Londres mercredi après l'annonce par la marque de vêtements britannique que la publication de ses comptes annuels était retardée - l'entreprise l'expliquait par un changement d'auditeur. Superdry avait dit vouloir demander le rétablissement de la cotation au moment de la publication des résultats. Mais le titre restait suspendu vendredi matin.
L'action, qui cotait 56,10 pence mardi soir à la clôture, a vu sa valeur divisée par trois environ depuis le début de l'année et par sept en deux ans. «Cela a été une année difficile pour l'entreprise et les conditions du marché ont été extrêmement difficiles», a résumé le patron Julian Dunkerton, qui assure que le groupe a pris «des mesures décisives pour améliorer (sa) position, reconstituer (ses) liquidités et renforcer (son) bilan».
Le groupe a aussi annoncé vendredi un recul de son chiffre d'affaires de plus de 18% au premier trimestre, pénalisé notamment selon l'entreprise par des conditions météorologiques peu clémentes au Royaume-Uni et en Europe ces derniers mois. Mais «malgré ces turbulences, la marque est en bonne santé et dynamique», assure M. Dunkerton, cité dans le communiqué.
«La crise du coût de la vie, la faiblesse des dépenses de consommation et un été pluvieux ont pesé sur la demande», et «manquer la date limite de publication de ses comptes n'a pas non plus aidé», estime Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor. L'entreprise doit désormais «mettre l'accent sur le contrôle des coûts afin de ramener l'entreprise à de meilleures marges et une meilleure rentabilité», poursuit l'analyste.