Les modifications proposées par le Département fédéral de l'intérieur (DFI) prévoient notamment la possibilité de donner des protéines transformées de volailles à des porcs et inversement. Cela permet de faire un meilleur usage des sous-produits d’abattage de haute qualité qui ne sont pas utilisés dans l'alimentation humaine: les protéines transformées conviennent en effet bien à l’alimentation des animaux de rente omnivores, indique le DFI lundi.
La modification législative nécessaire a déjà été demandée par plusieurs interventions parlementaires. Elle s’inscrit dans la volonté de promouvoir une agriculture et une économie agroalimentaire durables et permet de maintenir l’équivalence avec le droit européen.
Se fondant sur les connaissances scientifiques les plus récentes, l’UE autorise en effet à nouveau l’utilisation de certaines protéines animales dans l’alimentation des bêtes, depuis septembre 2021. En Suisse, le DFI veut modifier une ordonnance et en édicter une nouvelle, respectivement celle sur les sous-produits animaux et celle concernant la valorisation des sous-produits animaux comme aliments pour animaux ou comme engrais.
Les insectes aussi
Selon ces textes, mis en consultation jusqu'au 15 décembre prochain, les aliments destinés aux volailles, d’une part, et aux porcs, d’autre part, pourront désormais contenir des protéines transformées respectivement de porcs et de volailles, à des conditions bien définies. L’utilisation de protéines transformées d’insectes dans l’alimentation des porcs et des volailles sera également possible.
Afin de garantir la sécurité des denrées alimentaires animales et d’éviter toute contamination, les établissements concernés du secteur alimentaire, de la transformation, de la fabrication d’aliments pour animaux et d’entreposage seront soumis à des règles strictes en matière d’hygiène, précise le DFI.
Au tournant du siècle, les farines animales avaient été interdites après qu'il eut été établi qu'elles étaient en cause dans l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), aussi appelée maladie de la vache folle, qui avait alors décimé le cheptel et réduit la confiance des consommateurs dans certains morceaux de viande et abats.