Le cycle sans précédent de hausses des taux directeurs de la BCE a, comme attendu, renchéri le coût du crédit, mais «une part substantielle» des effets est encore «dans les tuyaux», a déclaré le vice-président de l'institut monétaire Luis de Guindos lors d'une conférence à Chypre.

Si les conséquences se font fortement sentir sur l'activité immobilière, il y a «pour l'économie dans son ensemble (...) des décalages typiques dans la transmission monétaire [faisant que] l'essentiel de l'impact de notre resserrement ne devrait se matérialiser qu'au cours de cette année et au-delà», a ajouté le banquier central.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Par voie de conséquence, la BCE va observer les données économiques à venir «pour déterminer le niveau et la durée appropriés d'une politique monétaire restrictive», a-t-il ajouté.

Pas de baisse en vue

Après avoir relevé ses taux d'intérêt d'un total de 4,5 points de pourcentage depuis juillet 2022, l'institut est encore loin d'ouvrir le débat sur une possible baisse de ces derniers.

Pour l'heure, la BCE estime que ses taux ont atteint des niveaux qui, «maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront de manière substantielle» au retour de l'inflation vers l'objectif fixé, a rappelé M. De Guindos.

L'inflation est tombée en septembre à 4,3% en zone euro, son plus bas niveau en deux ans, ce qui pourrait au moins dissuader la BCE de continuer à relever ses taux ces prochains mois.

Les fortes hausses enregistrées à l'automne 2022 ne se retrouveront d'ailleurs pas les mois à venir, confortant ainsi une décélération de l'inflation.

Mais «les pressions sous-jacentes sur les prix restent fortes», a prévenu M. de Guindos, alimentées par coûts de main-d'oeuvre, les salaires et les bénéfices en hausse, le tout nécessitant de «surveiller de près» ces indicateurs.

S
SDA