«Le président Xi Jinping a salué le président Vladimir Poutine à son arrivée, les deux dirigeants ont eu une brève conversation», a indiqué la diplomatie russe dans un message publié sur X (ex-Twitter).

Invité de premier plan, M. Poutine effectue là son premier déplacement dans une grande puissance mondiale depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, qui a contribué à isoler la Russie de nombreux autres États.

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Un entretien entre les deux chefs d'État est programmé mercredi, au moment où la guerre fait rage entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

La Chine accueille jusqu'à mercredi les représentants de quelque 130 pays pour le forum des «Nouvelles routes de la soie» (appelé officiellement «La ceinture et la route»), un événement diplomatique majeur qui doit contribuer à renforcer sa stature internationale.

La France est représentée par l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, au titre de représentant spécial du gouvernement pour la Chine.

Après le Kirghizstan, il s'agit de son deuxième voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt lancé en mars contre lui par la Cour pénale internationale - dont la Chine n'est pas membre - pour la «déportation» d'enfants ukrainiens.

Mardi, le président russe a rencontré à Pékin le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui s'efforce de maintenir ses liens avec Moscou malgré la guerre en Ukraine. M. Poutine a exprimé sa satisfaction d'avoir la Hongrie comme interlocuteur en Europe.

Discussions franches

Les deux hommes «discuteront de manière amicale et franche (...) des problèmes urgents de la coopération pratique bilatérale et de l'ordre du jour international», a expliqué le Kremlin.

Les pays occidentaux se sont majoritairement ralliés à Israël depuis le 7 octobre, date à laquelle des combattants du Hamas ont franchi la frontière entre la bande de Gaza et l'État hébreu pour massacrer plus de 1400 personnes - pour la plupart des civils.

Washington a appelé Pékin à user de son «influence» pour apaiser la situation dans la région, où les bombardements de représailles israéliens sur Gaza ont tué au moins 2750 personnes, en majorité des civils palestiniens, selon les autorités locales.

La Chine avait parrainé en mars le spectaculaire accord de rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran - soutien du Hamas - et l'Arabie saoudite.

Pékin va également envoyer cette semaine dans la région son émissaire pour le Moyen-Orient, Zhai Jun. Aucun détail n'a été donné sur son voyage, mais la télévision d'État CCTV a indiqué qu'il plaiderait en faveur d'un cessez-le-feu et de pourparlers de paix.

La Russie, qui entretient traditionnellement de bonnes relations avec les autorités israéliennes et palestiniennes, a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» dans le conflit.

«Toutes les cartes en main»

Lourdement sanctionnée par les Occidentaux en raison de son offensive contre l'Ukraine, la Russie cherche à resserrer ses liens, déjà très étroits, avec la Chine, laquelle semble avoir pris l'ascendant dans leurs relations bilatérales - déséquilibrées depuis l'affaiblissement russe dû à la guerre.

Pékin a été critiqué par les Occidentaux sur le dossier ukrainien. Car s'il appelle au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu Ukraine comprise - il n'a jamais condamné publiquement Moscou.

Le forum des Nouvelles routes de la soie offre donc une occasion à Vladimir Poutine et Xi Jinping de réaffirmer leur entente, mais peu d'experts s'attendent à des annonces majeures.

«La Russie est consciente que la Chine ne souhaite pas signer d'accords à grand renfort de publicité», déclare à l'AFP Alexander Gabuev, le directeur du centre de réflexion Carnegie Russia Eurasia Center.

«C'est la Chine qui a toutes les cartes en main», insiste-t-il.

Relation personnelle

Les ministres russe et chinois des Affaires étrangères s'étaient rencontrés lundi à Pékin.

Sergueï Lavrov a remercié la Chine d'avoir fait de Vladimir Poutine le «principal invité» du forum.

En mars dernier, le président russe avait reçu Xi Jinping à Moscou où un renforcement de la coopération économique et militaire avait été prôné pour contrer ce qu'ils présentent comme l'hégémonie américaine.

La relation personnelle entre les deux hommes, qui se sont mutuellement qualifiés de «chers amis», est au coeur de ce rapprochement.

«Le président Xi Jinping m'appelle son ami et je l'appelle aussi mon ami», a ainsi affirmé avant sa visite M. Poutine dans un entretien avec la télévision chinoise.

S
SDA