L'entreprise a enregistré «une perte nette de 2,0 milliards d'euros lors de l'année fiscale», contre un bénéfice net de 1,1 milliard en 2021/2022, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié mercredi.
Ce revers est lié «au large déclin dans la performance d'exploitation», a-t-elle ajouté. Le bénéfice d'exploitation ajusté (EBIT) a en effet fondu de 66% sur un an, à 703 millions d'euros.
Le groupe a subi pèle-mêle la hausse des coûts de l'énergie, le niveau record des taux d'intérêt et la forte baisse des prix de certains matériaux qu'il vend, au premier rang desquels l'acier.
La division sidérurgique Thyssenkrupp Steel Europe est particulièrement plombée, avec une chute de 73% de son bénéfice d'exploitation sur un an, à 320 millions d'euros.
Résultat : le conglomérat a enregistré une dévalorisation de «2,1 milliards d'euros» pour les actifs de cette division.
«Le fort coût du capital et les implications des mauvaises perspectives de gains pour le court et le long terme, face à la situation économique et aux changements structurels spécifiques nécessaires pour la sidérurgie» justifient cette décision, selon le groupe.
Face aux difficultés de cette division historique, Thyssenkrupp mise sur le développement de l'acier propre, produit à base d'hydrogène issu d'énergies renouvelables.
Mais l'entreprise a besoin d'investissements massifs pour engager cette transition et cherche donc un partenaire disposant des ressources financières nécessaires pour mener à bien ce projet.
La direction discute actuellement avec la holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour une éventuelle entrée au capital.
La division spécialisée dans les matériaux Materials Services a elle aussi connu une chute de 79% de ses bénéfices d'exploitation, tandis que l'activité automobile a plus que doublé son bénéfice d'exploitation, à 223 millions d'euros.
Le groupe table pour les mois à venir sur une amélioration de l'activité, avec un bénéfice d'exploitation global en «augmentation» et un résultat net positif «à trois chiffres» dans une fourchette «entre basse et médiane».