«Nous n'avons trouvé aucune indication ou preuve de travail forcé parmi les employés», affirme Markus Löning, à la tête du cabinet d'audit Löning, dans un commentaire de cette expertise mis en ligne sur le site du groupe.

Le deuxième constructeur automobile mondial avait annoncé en juin mener un «audit indépendant et transparent» sur son usine située à Urumqi, dans la province du Xinjiang, en Chine, où des allégations de travaux forcés et de maltraitance de la minorité Ouïghour ont été soulevées par les organisations de défense des droits.

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Le cabinet d'audit dit avoir pu vérifier les contrats de travail, les salaires des 197 employés de la coentreprise fondée avec le constructeur chinois SAIC, inspecter «librement» l'usine et mener 40 entretiens.

Autres constats: les salaires sont «au-dessus de la moyenne», selon M. Löning. «Nous n'avons pas pu identifier de mesures de sécurité particulières», ajoute-t-il.

«La situation en Chine et au Xinjiang ainsi que les difficultés liées à la collecte de données pour les audits sont bien connues», précise-t-il toutefois.

Les autorités chinoises imposent depuis plus d'une décennie au Xinjiang (nord-ouest de la Chine) des mesures draconiennes au nom de l'antiterrorisme, après une série d'attentats sanglants attribués par le pouvoir à certains Ouïghours.

La Chine est soupçonnée d'y avoir interné dans des «camps de rééducation» au moins un million de personnes, surtout musulmanes, selon des organisations, ce que Pékin dément.

De nombreuses usines situées dans cette région fournissent des entreprises multinationales, déplorent depuis des années des militants pour les droits humains.

Selon un rapport commandé par le groupe socialiste du Parlement européen et publié mercredi, le travail forcé des Ouïghours se poursuit, y compris au sein de fournisseurs chinois d'entreprises européennes.

Environ 39 marques de vêtements présentent un «risque élevé» de s'approvisionner en vêtements fabriqués par des Ouïghours contraints au travail forcé, avance cette étude.

En Allemagne, une loi en vigueur depuis le début de l'année impose «un devoir de vigilance» aux entreprises et prévoit des amendes pour celles dont les fournisseurs ou filiales bafouent les droits humains à l'étranger.

Un projet de règlement européen, encore soumis à un accord, pourrait venir durcir les obligations et demander aux entreprises, dans les zones géographiques à «haut risque», de prouver qu'elles ne recourent pas au travail forcé.

S
SDA