«Des efforts doivent être entrepris pour accroître la demande intérieure et créer un environnement mutuellement vertueux pour la consommation et l'investissement», a préconisé Xi Jinping selon le compte-rendu, publié vendredi par la télévision d'État, d'une réunion tenue deux jours plus tôt consacrée aux orientations économiques du pays en 2024.

«Les politiques budgétaires proactives doivent être renforcées de manière appropriée», a-t-il insisté.

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Cette formulation semble suggérer davantage de mesures ciblées plutôt qu'un plan de soutien massif pour lequel plaidaient ces derniers mois certains économistes, au risque d'augmenter l'endettement du pays.

La reprise post-Covid prometteuse du début d'année est désormais entravée par un manque de confiance des Chinois envers l'avenir qui pénalise la consommation, un chômage élevé chez les jeunes, et une demande molle à l'international qui se répercute sur les exportations.

Une crise inédite dans l'immobilier, avec son lot de promoteurs au bord de la faillite et de logements inachevés, est également un frein important à l'activité.

Ce secteur en souffrance a longtemps représenté avec la construction environ un quart du produit intérieur brut (PIB) de la Chine.

Il est également une source importante de revenus pour les collectivités locales, dont les finances sont exsangues après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre le Covid.

L'agence de notation Moody's a abaissé mardi de «stable» à «négative» la perspective de la note de crédit de la Chine, arguant de l'endettement du pays et d'une croissance atone.

«(Nous) devons nous prémunir résolument contre les risques systémiques», a souligné le dirigeant chinois, au moment où le risque de faillite d'un certain nombre de promoteurs immobiliers (Evergrande, Country Garden...) menace le système financier et la stabilité sociale.

Pour relancer un secteur à la peine, le pouvoir a bien multiplié les mesures de soutien ces derniers mois, mais les résultats demeurent peu probants.

La Chine vise «environ 5%» de croissance cette année, un objectif qui pourrait être difficile à atteindre, estiment certains économistes.

L'an dernier, le PIB du géant asiatique avait progressé de 3%, loin de l'objectif officiel de 5,5%, et l'un des rythmes les plus faibles enregistrés par le pays depuis quatre décennies.