La hausse des prix est restée de 2,6% en décembre, par rapport à décembre 2022, selon l'indice PCE, jauge privilégiée par la banque centrale américaine (Fed), publié vendredi par le département du Commerce.
Sur un mois cependant, l'inflation est repartie à la hausse, les prix augmentant de 0,2% par rapport à novembre, comme attendu, tandis qu'ils avaient reculé de 0,1% entre octobre et novembre.
Mais hors alimentation et énergie, l'inflation dite «sous-jacente» est elle tombée à 2,9%, son plus bas niveau depuis près de trois ans.
«L'inflation est désormais sous contrôle», avait déclaré jeudi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Les Américains «voient leur situation financière s'améliorer», avait-elle ajouté, estimant que «si l'inflation reste faible, ils commenceront à retrouver confiance dans l'économie.»
L'administration de Joe Biden sait que la hausse des prix sera un élément clé dans l'élection présidentielle de novembre. Et que l'ancien président Donald Trump, qui est bien placé pour être le candidat républicain, accuse régulièrement les démocrates de mener une politique inflationniste.
«La façon dont (les) électeurs indécis percevront l'inflation, entre autres développements économiques, déterminera probablement l'élection», détaille Bernard Yaros, économiste pour Oxford Economics, dans une note.
Par ailleurs, les revenus des ménages ont augmenté un peu moins vite en décembre qu'en novembre, à 0,3% contre 0,4%, a précisé le département du Commerce.
Mais leurs dépenses ont elles grimpé plus vite, portées par les achats des fêtes de fin d'année, à 0,7% contre 0,4%.
«Milieu de l'année»
L'inflation PCE est particulièrement regardée par la banque centrale américaine (Fed), qui veut la ramener à 2% sur un an.
La banque centrale tiendra mardi et mercredi sa réunion de politique monétaire (FOMC), au cours duquel elle ne devrait pas toucher aux taux d'intérêt, qui plafonnent dans la fourchette de 5,25 à 5,50% depuis juillet.
La Fed prévoit désormais d'abaisser ses taux.
Elle pourrait commencer «d'ici le milieu de l'année», estime Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, et «un démarrage plus précoce ne peut être exclu si l'inflation atteint l'objectif d'ici la fin du premier trimestre ou le début du deuxième trimestre».
Une inflation qui se décide à retourner enfin vers son objectif de 2% permettrait ainsi aux ménages de retrouver du pouvoir d'achat et d'avoir un accès plus aisé au crédit.
Les responsables de l'institution de politique monétaire avaient indiqué mi-décembre, lors de leur dernière réunion, qu'ils envisageaient plusieurs hausses en 2024.
La présidente de l'antenne régionale de San Francisco, Mary Daly, qui dispose en 2024 du droit de vote tournant au sein du comité de politique monétaire de la Fed, avait cependant jugé «vraiment prématuré de penser» que le début de la baisse des taux «est imminent».
La veille, Raphael Bostic, président de la Fed d'Atlanta, également votant cette année, s'était montré ouvert à un début de normalisation« avant le troisième trimestre», si «les preuves (sont) convaincantes».
Une autre mesure, l'indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites aux Etats-Unis, était elle repartie à la hausse en décembre, à 3,4% sur un an, après plusieurs mois de baisse, à cause notamment du prix des logements.
L'économie américaine a déjoué les pronostics de récession en 2023, la croissance de son PIB s'accélérant même par rapport à 2022, à 2,5% contre 1,9%.
La croissance du seul quatrième trimestre a été bien plus forte que ce qui était anticipé, à 3,3% en rythme annualisé - mesure privilégiée par les États-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.