Le produit intérieur brut (PIB) du pays devrait ralentir durablement à 4,6% cette année puis 3,5% à l'horizon 2028, indique le Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport consacré à la conjoncture en Chine.
L'immobilier et les exportations sont de longue date deux piliers pour la croissance de la deuxième économie mondiale et font vivre chacun plusieurs millions d'employés.
Mais les déboires financiers de promoteurs emblématiques (Evergrande, Country Garden...) alimentent désormais la défiance des acheteurs, ce qui se répercute sur l'activité de centaines de milliers de sous-traitants.
Les exportations chinoises ont pour leur part connu l'an dernier leur premier repli depuis sept ans, pénalisées par les tensions géopolitiques et une demande mondiale atone.
«Le secteur immobilier est au milieu d'une transition sur plusieurs années pour devenir durablement plus petit (...) et nous n'en sommes qu'au début», a souligné la responsable Chine du FMI, Sonali Jain-Chandra, à plusieurs médias dont l'AFP.
Cette tendance se poursuivra en 2024, a-t-elle souligné.
Le gouvernement a bien multiplié ces derniers mois les mesures de soutien au secteur, sans résultat dans l'immédiat. «Il reste encore beaucoup à faire», a estimé Mme Jain-Chandra.
«Clairement, les difficultés (financières) des promoteurs et les chantiers inachevés posent des risques de crédit», a mis en garde son collègue du département Asie-Pacifique du FMI, Thomas Helbling.
Un tribunal de Hong Kong a ordonné lundi la liquidation d'Evergrande, l'ex-numéro un de l'immobilier en Chine, dont l'endettement astronomique avait été chiffré l'an dernier à 328 milliards de dollars (301,5 milliards d'euros actuels).
Il n'est toutefois pas clair comment cette décision pourrait s'appliquer au système judiciaire distinct de la Chine continentale, où le groupe est basé, et comment les créanciers à l'étranger pourront récupérer leurs actifs.
La baisse de productivité et le vieillissement de la population chinoise sont également cités comme facteurs du ralentissement économique.
La Chine a signé l'an dernier l'une des croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse dubitatifs certains économistes.
Son PIB a cru de 5,2% sur un an, mais la comparaison se fait avec 2022 lorsque les restrictions contre le Covid-19 avaient lourdement pénalisé l'activité.
L'objectif pour cette année doit être fixé en mars.