Ce résultat, publié vendredi, est nettement inférieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur un bénéfice de 7,27 milliards d'euros.

Le bénéfice net ajusté - un indicateur scruté de près par les marchés car il exclut des éléments exceptionnels - a lui aussi fléchi, s'établissant à 8,29 milliards d'euros, soit une baisse de 38%.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net a plongé de 76% à 149 millions d'euros, restant là aussi nettement en dessous des attentes des analystes qui prévoyaient 1,73 milliard d'euros.

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A l'instar de ses concurrents, le groupe italien avait profité en 2022 de la flambée des prix du gaz et du pétrole, due à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, affichant un bénéfice net record de 13,8 milliards d'euros.

Le scénario a changé en 2023: le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'est élevé ainsi à 82,62 dollars en moyenne l'an dernier, soit un recul de 18%, a précisé Eni dans son communiqué.

En outre, le cours de référence du gaz naturel a chuté de 65% à 41 euros le mégawattheure (MWh) l'an dernier, selon le groupe.

Sous l'effet de la baisse des cours, le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 29% à 93,71 milliards d'euros, légèrement en dessous des attentes des analystes.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté pro forma d'Eni a baissé de 30% à 17,8 milliards d'euros en 2023.

Le géant britannique Shell avait publié un bénéfice divisé par plus de deux pour 2023, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures. L'autre géant britannique, BP, et les américains Exxon-Mobil et Chevron ont eux aussi pâti de la baisse des cours de l'énergie.

A l'inverse, le français TotalEnergies a engrangé un nouveau bénéfice net record en 2023, en hausse de 4% à 21,4 milliards de dollars, grâce aux ventes de gaz naturel liquéfié (GNL).

La production d'hydrocarbures d'Eni a augmenté de 3% à 1,65 million de barils par jour l'an dernier.

Eni prévoit de porter la part du gaz dans sa production à 60% d'ici 2030, contre environ 50% actuellement, pour réduire sa dépendance à l'égard de la Russie.

Dans cette optique, le groupe avait annoncé en juin l'acquisition pour 4,9 milliards de dollars du groupe énergétique britannique Neptune Energy.