Ce programme, qui «s'ajoute» à un plan déjà existant de réduction des coûts visant l'ensemble du groupe, ciblera «autant les secteurs de production que hors production», a précisé BASF dans un communiqué.
Il «conduira malheureusement à des nouvelles suppressions de postes», a affirmé le PDG de l'entreprise, Martin Brudermüller, cité dans le texte.
Les «détails sont en train d'être finalisés» et seront «discutés avec les représentants du personnel», a précisé BASF, l'un des plus gros chimistes mondiaux.
Le groupe compte également réévaluer «le positionnement de long terme» du site, afin qu'il «reflète (...) les nouvelles réalités du marché en Europe et en Allemagne».
L'usine historique de Ludwigshafen, plus gros complexe chimique au monde à l'ouest de l'Allemagne, souffre d'une «faible demande» et de «coûts de production structurellement plus élevés en raison des prix de l'énergie» qui se sont envolées depuis 2022, dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, selon l'entreprise.
Le groupe, plus gros consommateur de gaz d'Allemagne, est devenu le symbole d'un modèle industriel fragilisé depuis l'interruption des livraisons de gaz russe bon marché qui alimentait la première économie européenne.
Le secteur de la chimie, particulièrement gourmand en énergie, est l'un des plus affectés. D'autant qu'il est également plombé par une demande industrielle mondiale ralentie par les hausses des taux d'intérêt.
Dans ce contexte, BASF avait déjà dévoilé en 2022 un plan de réduction des coûts, en cours d'exécution, focalisé sur l'Europe et les secteurs hors production, dont le rythme est passé en octobre à 1,1 milliard par an jusqu'en 2026.
Ce programme prévoyait déjà 200 millions d'euros d'économie sur le site de Ludwigshafen, et la suppression de 2.600 emplois nets dans les services centraux et la recherche.
Mais la crise s'est intensifiée. BASF a connu en 2023 une chute de près d'un tiers de son bénéfice d'exploitation (EBITDA), à 7,7 milliards d'euros, et de 21,1% de son chiffre d'affaire, selon des chiffres détaillés vendredi.
Pour 2024, le groupe table sur une amélioration, avec une hausse de son bénéfice d'exploitation qui se situera «entre 8,0 et 8,6 milliards d'euros», tablant sur une reprise de la demande industrielle mondiale, malgré un «développement économique toujours lent en Europe».