Cette révision s'explique par des investissements non résidentiels des entreprises privées bien plus robustes qu'initialement annoncé (+2% contre -0,1% au départ), selon de nouveaux chiffres publiés par le gouvernement.

Sur l'ensemble de l'année dernière, la croissance économique du pays est cependant restée inchangée (+1,9%, après +1% en 2022). Le PIB japonais s'était contracté de 0,8% au troisième trimestre.

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En termes nominaux, c'est-à-dire sans corriger l'effet de l'inflation, le PIB nippon a été rétrogradé en 2023 au quatrième rang mondial, ayant été dépassé par l'Allemagne.

La consommation des ménages est en panne au Japon, à cause de l'effet combiné de l'inflation et du yen faible. Au quatrième trimestre cette composante clé du PIB est restée négative (-0,3%, chiffre inchangé).

Et le début de cette année s'annonce difficile, la consommation des ménages ayant connu en janvier sa pire chute depuis trois ans (-6,3% sur un an).

«Le petit rebond au dernier trimestre a permis d'éviter l'épouvantail de la +récession technique+, défini par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB. Mais cela ne change pas le fait que l'économie japonaise se porte mal», a réagi lundi Stefan Angrick dans une note de Moody's.

«La faiblesse de la consommation privée est particulièrement préoccupante, étant en déclin depuis trois trimestres consécutifs», a aussi rappelé Yoshiki Shinke, de l'institut de recherche de l'assureur japonais Dai-ichi Life.

«Tant la demande intérieure que la demande extérieure sont ternes actuellement, ce qui fait que l'économie japonaise n'a pas de catalyseur», a-t-il ajouté.

De nombreux économistes s'attendent toutefois à ce que la Banque du Japon (BoJ) amorce dès ce mois-ci ou en avril le processus de normalisation de sa politique monétaire, actuellement toujours ultra-accommodante, devant la perspective d'une nouvelle augmentation significative des salaires dans le pays, qui pourrait éventuellement relancer la consommation et la croissance à l'avenir.

Les négociations salariales annuelles qui se tiennent chaque printemps au Japon («shunto») devraient livrer des résultats préliminaires cette semaine. La confédération syndicale Rengo réclame une hausse des salaires de 5% ou plus, après avoir obtenu une augmentation moyenne supérieure à 3,5% en 2023, ce qui était un record depuis 30 ans.

S
SDA