En Suisse, le groupe asiatique détient, déjà avec Signa, les grands magasins Globus, rachetés à Migros.

Central Group - qui possède des enseignes prestigieuses en Europe telles que Selfrigdes au Royaume-Uni, de Bijenkorf aux Pays-Bas ou Rinascente en Italie - a annoncé vendredi avoir «conclu un accord pour acquérir 100%» de ce grand magasin emblématique, situé au coeur commerçant de la capitale allemande et considéré comme l'un des plus grand et luxueux d'Europe.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Selon la presse allemande, le coût de cette transaction pourrait atteindre 1 milliard d'euros. Contacté par l'AFP, l'entreprise n'a pas souhaité faire de commentaire.

Cette annonce intervient plusieurs mois après que la société d'exploitation du magasin, KaDeWe Group, a entamé une procédure d'insolvabilité, évoquant des loyers trop élevés par rapport à ses bénéfices.

Le modèle du KaDeWe a du plomb dans l'aile depuis plusieurs années, sur fond de concurrence de la vente en ligne et de la désertion des centres-villes au profit des centres commerciaux situés en périphérie.

La société, qui gérait aussi l'exploitation de plusieurs centres commerciaux luxueux à Hambourg (nord) ou à Munich (sud), a aussi été touchée par la faillite du groupe autrichien Signa en septembre dernier.

Détenue par l'homme d'affaire autrichien René Benko, plombé par les dettes, Signa détenait en effet 49,9% de KaDeWe Group et était propriétaire des bâtiments. Le reste du capital de KaDeWe Group - 50,1% - était déjà propriété de Central Group.

«L'acquisition du bâtiment KaDeWe est la première étape importante dans notre tentative de restructurer la société d'exploitation de KaDeWe Group pour en faire une entreprise durable et financièrement viable», a déclaré Vittorio Radice, membre du conseil d'administration de Central Group Europe, cité dans un communiqué.

Ouvert au début du XXe siècle, le KaDeWe - pour «Kaufhaus des Westens», grand magasin de l'Ouest - est aussi un lieu emblématique de la guerre froide. Pendant la division de Berlin entre Est et Ouest, ses rayons richement achalandés symbolisaient le capitalisme de Berlin-Ouest face à la RDA communiste.

L'icône pop David Bowie en était un habitué, allant même jusqu'à citer en 2013 le KaDeWe dans sa chanson «Where Are We Now?» évoquant sa jeunesse dans le Berlin des années 1970.