Il s'agit d'un projet «historique» qu'il faudra achever «à tout prix» à l'horizon 2028, a assuré le dirigeant, qui a lancé les travaux à 09h09 locales (04h09 Heure suisse), un horaire considéré comme de bon augure dans la culture khmère.
La cérémonie, organisée à Prek Takeo (sud-est), à une heure de route de la capitale Phnom Penh, coïncide avec le jour de l'anniversaire de Hun Sen, ancien Premier ministre qui a dirigé d'une main de fer le royaume durant près de quarante ans, avant de se retirer au profit de son fils l'été dernier.
Hun Sen a impulsé ces dernières années une stratégie de développement des infrastructures à tout-va, souvent avec un appui chinois, pour moderniser l'un des pays les plus pauvres d'Asie du Sud-Est.
Le futur canal, d'environ 180 kilomètres, doit permettre aux navires naviguant sur le Mékong de rejoindre le golfe de Thaïlande en évitant de passer par le Vietnam, où se trouve l'embouchure du plus long fleuve d'Asie du Sud-Est.
Le gouvernement a loué les milliers d'emplois créés par l'infrastructure, qui limitera la dépendance du Cambodge vis-à-vis de son voisin vietnamien.
Mais les bénéfices économiques vantés se heurtent à un flot d'incertitudes sur l'usage du canal, son financement, le sort des riverains habitant sur le tracé, et son impact sur le débit du Mékong.
Des experts ont souligné la menace supplémentaire que représente le canal pour le débit du Mékong, déjà soumis à la pression de la pollution, du minage de sable, du changement climatique et d'infrastructures mal conçues.