Le parquet de Nancy a fait savoir à la radio publique Ici Sud Lorraine que le procès de Nestlé Waters aura finalement lieu du 24 au 28 novembre, au lieu de la fin mai initialement. «Il est apparu en effet que la durée prévisible des débats justifiait que deux jours supplémentaires d'audience soient consacrés à l'examen de cette affaire», a précisé le procureur de la République, François Capin-Dulhoste, sur le site de la radio.
Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473'700 mètres cubes, l'équivalent de 126 piscines olympiques.
Nestlé Waters, contacté par AWP vendredi, a indiqué ne pas avoir été officiellement informé et ne pas être à l'initiative de ce report.
Cité par l'antenne publique, Bernard Schmitt, membre du collectif Eau 88, qui s'est porté partie civile dans ce dossier, a souligné que «le parquet de Nancy était particulièrement investi sur le sujet. J'espère qu'il va pouvoir le rester et que malgré le report, on aura un vrai procès», a-t-il déclaré.
En septembre dernier, Nestlé Waters a conclu une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) avec le parquet d'Epinal à la suite de deux enquêtes préliminaires, l'une pour des forages illégaux et l'autre pour tromperie. La filiale devait payer dans les trois mois une amende de 2 millions d'euros.
Les pratiques de l'entreprise, qui embouteille les eaux Vittel, Contrex et Hépar dans les Vosges ainsi que Perrier dans le sud de la France, sont actuellement passées à la loupe par une commission d'enquête du Sénat français. Celle-ci doit faire la lumière sur les traitements interdits sur les eaux minérales naturelles et de source ainsi que sur la responsabilité de l'Etat. Laurent Freixe, directeur général de Nestlé, Muriel Lienau à la tête de Nestlé Waters, ainsi que des ministres ont été auditionnés par les sénateurs.