Parallèlement, la préfecture du Gard a précisé poursuivre «l'instruction de la demande de renouvellement de l'autorisation» accordée à Nestlé pour exploiter ses forages de Vergèze «destinés à la fabrication d'eau minérale naturelle» Perrier, soulignant que «la décision du préfet devra intervenir avant le 7 août».

Les eaux minérales naturelles sont encadrées par une directive européenne de 2009, qui d'une part les définit par leur teneur en minéraux et leur «pureté originelle», et d'autre part indique qu'elles ne peuvent faire l'objet d'aucune désinfection et d'aucun traitement de nature à modifier leur «microbisme» (flore microbienne).

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Des traitements peuvent être autorisés --par arrêté préfectoral en France-- soit pour retirer des «éléments instables» comme le fer, le manganèse, l'arsenic et le soufre, notamment grâce à une filtration, soit pour retenir des «constituants indésirables».

Début 2024, le groupe Nestlé avait publiquement reconnu avoir utilisé par le passé des traitements interdits (ultraviolets et charbon actif), puis les avoir remplacés par un système de microfiltration «cartouche à 0,2 micron», nécessaire selon lui pour «assurer la sécurité alimentaire» des produits.

Avis négatif sur les forages

C'est donc ce système de microfiltration que Nestlé va devoir supprimer sur son site de Vergèze, face à la mise en demeure des autorités.

Concernant la possibilité pour Nestlé de continuer à exploiter ses cinq forages à Vergèze d'où elle tire son eau minérale naturelle Perrier, des hydrogéologues sollicités par la préfecture du Gard ont d'ores et déjà rendu un avis négatif, avait révélé le 9 avril devant une commission sénatoriale le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe.

Face à la difficulté pour lui de produire à Vergèze une eau respectant les normes requises pour les eaux minérales naturelles, le groupe Nestlé avait déjà réalloué deux forages de ce site, en 2022, pour produire sa nouvelle marque «Maison Perrier», une boisson vendue sans cette appellation «eau minérale naturelle».

L'association de consommateurs Foodwatch a estimé mercredi dans un communiqué que «cette décision va dans le bon sens», espérant que l'information judiciaire entamée parallèlement à ces demandes d'autorisations administratives permettra de son côté de «faire toute la lumière sur les agissements commis par la multinationale et ses responsables».

Contacté par l'AFP, Nestlé Waters n'a pas réagi dans l'immédiat mercredi après-midi.