La société de conseil aux caisses de pension est en revanche favorable à la scission des activités nord-américaines au sein d'Amrize. Le salaire de Jan Jenisch, figure parmi les principaux motifs de mécontentement d'Ethos, selon un communiqué diffusé jeudi.

L'actuel président et ancien directeur général du géant des matériaux de construction a perçu 48 millions de francs au titre de 2024, selon les estimations de la fondation genevoise. Ce montant représente environ 1 million de francs par semaine ou 613 fois le salaire moyen en Suisse, précise-t-elle.

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En mars 2025, M. Jenisch a retiré entièrement le paquet de 674'243 actions Holcim reçu en 2020 comme options de performance, soumis à une période de performance de quatre ans. Ces nominatives valent désormais 36,6 millions de francs, contre 890'001 francs il y a cinq ans. Il faut ajouter à cela un salaire de base de 600'000 francs et un bonus de 1,3 million pour les derniers quatre mois passés en qualité de patron de Holcim, en 2024. Jan Jenisch a encore perçu 2 millions de jetons de présence pour ses huit mois dans le fauteuil de président.

Ethos affirme que ces montants dénotent avec la rémunération de 5,1 millions de francs inscrite dans le rapport annuel, puisque celle-ci ne comprend pas la plus-value sur le paquet d'action susmentionné. La part variable de la rémunération de M. Jenisch est 25 fois supérieure à son salaire de base, argumente la société, qui recommande de rejeter le rapport de rémunération qui sera soumis aux actionnaires le mercredi 15 mai.

«Ethos s'est montré très critique concernant les attributions d'options durant ces dernières années et a systématiquement refusé les montants des rémunérations de la direction générale d'Holcim en raison des effets de levier très importants des plans de rémunération à long terme», affirme Vincent Kaufmann, directeur général d'Ethos, cité dans le communiqué.

La candidature de Kim Fausing, désigné pour reprendre la présidence d'Holcim, est également contestée. Le dirigeant danois, patron de Danfoss Group et administrateur du géant zougois depuis 2020, ne pourra pas se concentrer pleinement sur son rôle à la tête du conseil, estime Ethos. Danfoss est une société de plus 40'000 employés cotée en Allemagne.

Ce changement s'explique par le départ de M. Jenisch, dont l'ambition est de reprendre la direction générale et la présidence d'Amrize. La future société regroupera les activités nord-américaines de Holcim qui seront externalisées, puis cotées à la Bourse de New York et à celle de Zurich. Ce «tournant important» présente une «logique stratégique et offre un potentiel de création de valeur», affirme Ethos, qui recommande d'accepter ce point à l'ordre du jour.

La fondation exige cependant qu'Amrize mette rapidement en place une stratégie climatique et de durabilité «au moins aussi ambitieuse que celle d'Holcim», note le communiqué.