«Je pense qu'il faut traiter les eaux s'il y a un problème, on ne peut pas jouer avec des destructions a posteriori. Je trouve que ce n'est pas suffisamment sécurisant», a souligné le rapporteur de la commission Alexandre Ouizille au micro de France Inter, rappelant que «2 millions de bouteilles ont été détruites, des centaines de milliers il y a encore quelques mois» en raison de contaminations par des «bactéries E.Coli», «des pesticides», «des PFAS» (polluants éternels), en particulier dans les eaux Perrier.
«Aujourd'hui, il y a des filtrations pour s'assurer que ces bactéries sont éliminées», mais c'est «considéré comme une fausse sécurité», a ajouté le responsable politique, rappelant avoir en tête «le précédent Buitoni», référence au scandale des pizzas contaminées, qui ont entraîné la mort de deux enfants en France. M. Ouizille a affirmé ne pas savoir «depuis quand cela a commencé, sans doute des dizaines d'années. Je sais par contre qu'aucune enquête interne n'a été diligentée pour comprendre la chaîne de responsabilité.»
Le sénateur s'est exprimé ce lundi matin sur la radio publique hexagonale France Inter, en amont de la conférence de presse censée dévoiler les conclusions du rapport, six mois après sa création. Celle-ci a été mise sur pied après les révélations du journal Le Monde et de Radio France sur le recours à des traitements interdits sur des eaux minérales naturelles et de source, notamment des marques Perrier, dans le sud de la France, Vittel, Contrex et Hépar, dans les Vosges.
La commission a procédé à de nombreuses auditions, notamment du directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, et de la patronne de Nestlé Waters, Muriel Lienau, de responsables d'usines mais aussi de ministères. «Cela s'est mal passé», a résumé le sénateur, pointant le «refus de répondre» des dirigeants de l'entreprise.