Ainsi, selon ces règles, les populations de loups doivent être maintenues à un niveau conforme aux exigences écologiques, écrit le bureau de la Convention de Berne qui attend toujours le rapport de la Suisse. Dans un procès-verbal publié lundi, il invite une fois de plus la Confédération à remplir son obligation de rapport, soulignent mardi deux organisations suisses, CHWOLF et Avenir Loup Lynx Jura (ALLJ).
Celles-ci ont déposé plainte auprès de la Convention de Berne. Elles regrettent le «manque de coopération de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Selon la convention qui a son bureau à Strasbourg, les effectifs de loups doivent être »protégés des menaces« afin de rétablir une taille de population satisfaisante. Il est rappelé à l'OFEV que la Convention de Berne interdit notamment la chasse de nuit et l'utilisation de dispositifs de visée nocturne, pourtant autorisées par la nouvelle ordonnance sur la chasse. Selon Eric Jaquet, de l'ALLJ, »le tir des loups en Suisse ne se fait que de nuit«.
Dispositions légales pas respectées
L'abattage de l'ensemble de la meute de loups dans la réserve de biosphère de l'UNESCO, dont le Parc national suisse aux Grisons fait partie, est également dénoncé.
Non seulement cela contrevient aux dispositions légales du parc national, mais cela a également »détruit un projet de recherche de 20 ans dans le parc national«, regrette le bureau de la convention.
Projet de recherche sur le Jura stoppé
Ce dernier regrette aussi qu'un autre projet de recherche sur la coexistence ait été stoppé par l'élimination de l'ensemble d'une meute de loups.
»Ce projet de recherche concernait le massif du Jura«, dit Susanne Clauss, vice-présidente de l'ALLJ, citée dans le communiqué. »Il aurait été important d'obtenir ici des résultats probants, car la coexistence entre les animaux de rente et les grands prédateurs sur les immenses pâturages jurassiens pose des exigences très particulières«.
Protection des troupeaux affaiblie
En dernier lieu, le bureau s'est dit préoccupé par la réduction considérable des moyens alloués en Suisse aux mesures de protection des troupeaux »qui ont fait leurs preuves«.
Il demande aux autorités fédérales de soutenir le transfert de la responsabilité de ces mesures de la Confédération aux cantons, de mettre à disposition des moyens suffisants pour encourager la coexistence avec les loups et de promouvoir l'utilisation de méthodes non létales.
»La suppression des fonds destinés à l'élevage et à la promotion des chiens de protection des troupeaux, en particulier, est totalement incompréhensible", souligne Christina Steiner, présidente de CHWOLF.
Contacté par l'agence Keystone-ATS, l'OFEV n'avait pas réagi mardi en fin de journée.