Après deux lourdes pertes annuelles, la direction de Thyssenkrupp veut transformer l'un des plus anciens groupes industriels du pays en une holding regroupant plusieurs entreprises séparées, selon un communiqué.
Cette structure doit remplacer un conglomérat en perte de compétitivité, actif de l'acier à la construction navale en passant par les pièces automobiles et les électrolyseurs.
Déjà engagé dans de vastes suppressions d'emplois, le groupe d'Essen veut «séparer progressivement tous les secteurs d'activité de Thyssenkrupp et les ouvrir aux investissements tiers», en obtenant l'approbation du conseil de surveillance d'ici fin septembre, assure un communiqué.
Mais il «conservera un contrôle total et continuera à participer aux performances futures des entreprises», dont il demeurera actionnaire majoritaire sauf dans l'acier, promet le patron Miguel Lopez.
La nouvelle a réjoui les investisseurs de la bourse de Francfort, l'action Thyssenkrupp s'envolant de 6,93% vers 15H00 dans un indice MDax en hausse de 1,48%.
Le groupe de 98'000 salariés a déjà entamé la vente de sa branche sidérurgique, nid à problèmes, et sa filiale TKMS spécialisée dans les sous-marins.
L'an dernier, le milliardaire Daniel Kretinsky est entré au capital de Thyssenkrupp Steel à hauteur de 20% via sa holding EPCG, avec l'objectif d'acquérir 50% des parts et fonder une coentreprise.
Depuis novembre, le premier sidérurgiste allemand poursuit un vaste plan de suppressions de milliers d'emplois et de réduction de sa production.
Quant à TKMS, bon élève du groupe porté par un haut niveau de commandes, elle doit aussi être introduite en bourse d'ici la fin de l'année.
Cette décision devra être validée lors d'une assemblée générale extraordinaire fixée au 8 août, selon un article du journal Bild paru dimanche.
Mais désormais, le groupe veut aussi se séparer de son activité la plus lucrative, la branche de matériaux qui a représenté un tiers des ventes en 2023/2024.
La direction privilégie une entrée en bourse pour cette division ainsi que pour sa branche automobile, «dès que les conditions préalables nécessaires seront remplies».
En mars, Thyssenkrupp avait annoncé supprimer environ 1800 postes dans l'automobile, plombée par les sous-capacités du secteur en Allemagne.
Enfin, le groupe veut aussi rendre indépendante sa modeste activité de technologies vertes fondée en 2023.
Selon Bild, le groupe prépare en parallèle une vague de suppressions de postes dans l'administration, qui compte environ 1000 employés.
Contacté, Thyssenkrupp n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
«Le démantèlement de Thyssenkrupp symbolise le déclin de notre économie», a réagi sur X la cheffe du parti d'extrême droite AfD Alice Weidel, réclamant un «tournant économique» pour le pays.