«Au sujet de l'intelligence artificielle, les choses bougent si rapidement que les pays peinent à suivre», a dit mercredi la secrétaire générale Doreen Bogdan-Martin à quelques journalistes à Genève. «C'est le rôle de l'UIT d'offrir une plateforme où les acteurs se rassemblent», ajoute-t-elle.
La secrétaire générale doit aussi participer samedi au premier Forum francophone sur la gouvernance de l'IA, prévu à Genève avant plusieurs réunions de l'organisation la semaine prochaine. «Il est impossible d'avoir aujourd'hui des réglements qui soient forcément valables demain», admet-elle. «Nous devons avoir des approches plus agiles» face aux menaces liées aux nouvelles technologies, dit-elle.
Selon des études relayées cette semaine, les nouvelles IA génératives sont désormais capables de mentir et de manipuler. L'UIT veut accompagner les autorités pour tester et vérifier que celles-ci ne sont pas nuisibles. Cette situation «montre l'importance d'une IA utilisée positivement», insiste la secrétaire générale.
Quelque 2,6 milliards de personnes ne sont toujours pas connectées aux nouvelles technologies dans le monde. «Notre travail est encore loin d'être terminé», ajoute Mme Bogdan-Martin.
Bureau lancé à Genève
Et l'UIT vient de lancer un bureau supplémentaire avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à Genève, doté d'une trentaine de collaborateurs pour avancer sur l'initiative financée par la Suisse pour connecter les enfants dans le monde. Environ la moitié des écoles ne le sont pas.
Contrairement à plusieurs agences onusiennes à Genève, l'UIT n'est pas affectée par les coupes américaines et d'autres pays. Le Conseil de l'organisation a approuvé la semaine dernière l'enveloppe pour 2026 et 2027 conformément à ce qui était prévu. «Je ne pense pas que l'UIT soit immune» et «nous devons nous préparer pour ce qui pourrait arriver demain», dit Mme Bogdan-Martin.
L'organisation s'appuie sur une approche inhabituelle dans le système onusien. Aux 194 Etats membres s'ajoutent un millier d'acteurs privés. Avec environ 13 millions de francs, les Etats-Unis ne pèsent que près de 7% de l'enveloppe de l'organisation. L'administration de Donald Trump soutient une agence considérée comme importante et qui est dirigée par une Américaine.
Au total, plus de 10'000 personnes sont attendues la semaine prochaine pour un suivi plus de 20 ans après le sommet mondial sur la société de l'information (WSIS) et la réunion «AI for Good». Comme chaque année, des robots seront de la partie lors de celle-ci. Mais une voiture volante sera également montrée lors de cette rencontre qui met en avant des utilisations positives de l'IA sur l'éducation la santé ou l'économie dans les différents pays.