Le géant américain du commerce en ligne a annoncé jeudi avoir dégagé 18,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, soit un bond de 35% sur un an, que le groupe a notamment attribué à ses outils d'IA pour les consommateurs et les entreprises.
Son chiffre d'affaires de 167,7 milliards (+13%) est aussi ressorti bien supérieur aux 162 milliards escomptés par les analystes.
«Nos avancées en matière d'IA continuent d'améliorer l'expérience client, la rapidité d'innovation, l'efficacité opérationnelle et la croissance de notre activité, et je suis enthousiaste pour l'avenir», a déclaré le directeur général Andy Jassy, cité dans le communiqué de résultats.
Il avait indiqué en mai qu'Amazon n'avait pas observé de ralentissement des achats sur sa plateforme d'e-commerce au premier trimestre, malgré les guerres commerciales des Etats-Unis.
La société avait néanmoins averti que les droits de douane pourraient peser sur ses résultats au printemps, d'où des prévisions prudentes.
Pour Sky Canaves, analyste chez Emarketer, l'impact des politiques commerciales américaines reste encore limité sur les ventes d'Amazon au vu des «suspensions des surtaxes» et «une consommation intérieure restée solide durant la période».
«Les tensions commerciales récentes ont même offert à Amazon une occasion d'accroître sa part de marché dans le commerce en ligne aux États-Unis», a-t-elle ajouté, faisant référence à Shein et Temu, les géants chinois du commerce électronique qui ont perdu l'exemption de droits de douane dont bénéficiaient les petits colis envoyés de Chine.
Mais les prévisions d'Amazon pour son bénéfice opérationnel, indicateur clef de la rentabilité, pour le trimestre en cours ont déçu Wall Street. Son action perdait plus de 2% lors des échanges électroniques après la clôture de Wall Street.
«Moteur de croissance»
AWS, la branche de «cloud» (informatique à distance) du groupe de Seattle (nord-ouest), a de son côté vu ses revenus progresser de 17,5% à 30,9 milliards de dollars
Son bénéfice opérationnel (indicateur clef de la rentabilité) est ressorti à 10,2 milliards, soit plus de la moitié du total du groupe, 19,2 milliards.
«AWS reste le moteur de croissance pour l'avenir, et tous les regards sont tournés vers les retours sur investissements, dans un contexte de hausse des dépenses dans les infrastructures d'intelligence artificielle et de pression croissante sur les marges», a souligné Sky Canaves.
Amazon avait prévenu en début d'année qu'elle comptait investir plus de 100 milliards de dollars dans le «cloud» et l'IA cette année, un chiffre comparable à celui de ses concurrents dans les technologies.
Tous sont engagés dans une course rapide aux outils d'IA générative comme ChatGPT, pour les particuliers et les entreprises, avec en ligne de mire une IA dite «générale» ou «superintelligente», aux capacités cognitives supérieures à celles des humains.
Amazon a récemment ajouté des fonctionnalités d'IA générative à sa plateforme de vente sur internet et à Alexa, son assistant vocal intégré sur des enceintes et autres appareils.
En juillet, la société a annoncé l'acquisition de Bee, une entreprise qui fabrique un bracelet de montre et une application pour enregistrer toutes les conversations de l'utilisateur, y compris quand il se parle à lui-même.
L'IA générative intégrée permet ensuite d'en extraire des résumés, informations et idées, à la demande.