L'accident s'est produit jeudi après-midi dans la mine de cuivre d'El Teniente à la suite d'un «événement sismique» dont l'origine - naturelle ou bien provoquée par les forages - est encore à l'étude.

Les activités de la mine ont été suspendues.

La mine produit 356'000 tonnes par an, soit 6,7% de la production totale de cuivre du Chili, premier fournisseur mondial de ce métal. «Nous allons prendre une mesure provisoire pour suspendre l'exploitation (...) d'El Teniente», a déclaré la ministre des Mines, Aurora Williams, aux journalistes.

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«Nous ferons tout ce qui est humainement possible pour sauver les cinq travailleurs pris au piège. Toute notre expérience, toutes nos connaissances, toute notre énergie, toute notre force sont mises au service de cette cause et de cet objectif», a déclaré Maximo Pachecho, président de Codelco, lors d'une conférence de presse vendredi après-midi.

Les mineurs bloqués travaillaient à l'extension de cette mine à quelque 1200 mètres de profondeur. L'exploitation compte 4500 kilomètres de galeries.

Plus d'une centaine de secouristes participent à l'opération, a indiqué le directeur général de la mine Andres Music. Ils connaissent l'endroit exact où se trouvent les travailleurs piégés dans El Teniente, car ils disposent de dispositifs de localisation, mais n'ont pas encore réussi à établir un contact, a-t-il précisé.

«Les galeries sont fermées, elles sont effondrées», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Michael Miranda, un frère d'un des mineurs, a indiqué à l'AFP que les familles n'avaient pas été informées de la façon dont l'accident s'était produit.

«Ils ne nous ont rien expliqué. Personne ne s'est approché pour en parler, pour nous dire si mon frère va bien ou pas, s'il est accompagné ou non», a-t-il déploré devant les bureaux de Codelco dans la ville de Rancagua, à 100 km au sud de Santiago.

L'épouse de ce mineur est enceinte «et personne de l'entreprise n'a pris contact avec elle. Pas de soutien psychologique, rien», a-t-il ajouté.

Travail très délicat

Les 48 prochaines heures sont cruciales pour les opérations de recherche, auxquelles participent certains secouristes qui étaient parvenus à sauver 33 mineurs bloqués pendant 69 jours à plus de 600 mères de profondeur dans une mine du désert d'Atacama en 2010.

Selon M.Pachecho, le travail de sauvetage consiste à enlever le matériel accumulé dans la galerie où les travailleurs sont piégés. Ils ont été localisés grâce aux appareils électroniques qu'ils portaient sur eux.

«Nous effectuons ce travail avec des équipements autonomes et intelligents, télécommandés, et une équipe de sauvetage très spécialisée, car il s'agit d'un travail extraordinairement délicat», a-t-il expliqué.

La secousse, d'une magnitude de 4,2 selon les relevés, a causé la mort d'un travailleur et en a blessé neuf autres.

«C'est l'un des événements les plus graves, sinon le plus grave, qu'ait connu le site d'El Teniente depuis des décennies», a déclaré le directeur.

«Ce que nous voulons ici, c'est qu'ils mènent une enquête approfondie. (...) Nous avons signalé de nombreuses irrégularités», a assuré à l'AFP José Maldonado, leader syndical d'El Teniente.

«La montagne est déjà saturée et commence à s'effondrer», ce qui aurait provoqué l'affaissement et non un tremblement de terre, a-t-il accusé.

Le Chili est le plus grand producteur mondial de cuivre, avec 5,3 millions de tonnes en 2024. Son industrie minière est l'une des plus sûres au monde. L'année dernière, le taux de mortalité était de 0,02%, selon le Service national de géologie et de mines.