Donald Trump a envoyé des courriers aux dirigeants de 17 grands laboratoires de part et d'autre de l'Atlantique, leur faisant part de son intention d'aligner les prix des médicaments aux Etats-Unis sur les tarifs les plus bas appliqués dans des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). L'occupant de la Maison Blanche les y enjoints à se conformer d'eux-mêmes à cet engagement d'ici au 29 septembre.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

«Si vous refusez d'agir, nous déploierons tous les moyens à notre disposition pour protéger les familles américaines contre les pratiques abusives en matière de prix des médicaments», prévient le président américain.

A 11h35, le bon de jouissance Roche s'affaissait de 1,4% à 253,40 francs et la nominative Novartis de 0,3% à 93,89 francs, dans le ventre mou d'un SMI en retrait de 0,43%.

Les analystes accueillent cette nouvelle version d'une ancienne promesse de Donald Trump avec scepticisme.

«Roche et Novartis récoltent respectivement 47% et 44% de leurs revenus aux Etats-Unis, et probablement une proportion plus élevée encore de leurs excédents. Les conséquences devraient cependant s'avérer moins sévères qu'il n'y paraît de prime abord,» relativise d'emblée Jean-Philippe Bertschy, pour Vontobel.

Chez Oddo BHF Suisse, son confrère Arthur Jurus abonde en ce sens, rappelant que diverses mesures similaires ont été contrariées par la justice au cours du premier mandat de Donald Trump. «Pour des groupes comme Roche et Novartis, déjà sous pression tarifaire, cette deuxième vague réglementaire ajoute un risque politique fort, difficilement anticipable dans les modèles de valorisation,» souligne néanmoins l'expert.

John Plassard, chez Cité Gestion, part du principe que l'exemption actuelle de droits de douane prévaudra aussi pour les 39% fraîchement annoncés, quand bien même plane toujours la menace d'une taxation ciblée des médicaments non produits aux Etats-Unis. «En 2024, les importations de médicaments suisses ont atteint 18,9 milliards de dollars, faisant de la Suisse un fournisseur vital pour les hôpitaux et patients américains», explique le responsable en investissement de l'établissement genevois.

Arthur Jurus devise le manque à gagner induit par une éventuelle instauration de droits de douane US de 10 à 15% entre 500 et 800 millions de dollars par année pour Novartis et de plus de 1 milliard de francs cumulés d'ici 2026 pour Roche.

Interrogées par AWP au cours du week-end, les deux multinationales pharmaceutiques ont préféré ne pas prendre position.