«Pour l'instant, rien n'aboutit du tout», a précisé à quelques journalistes cette déléguée de l'un des plus de 170 Etats qui participent aux pourparlers depuis mardi. «Nous sommes face à des pays qui multiplient les blocages», dit-elle.

Elle admet que ce scénario n'est pas inhabituel au début de chaque série de négociations internationales. «Mais ce qui est inquiétant, c'est qu'il y a beaucoup de problèmes» à régler encore.

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Au centre de l'attention, les pays qui s'étaient opposés en Corée du Sud à tout accord restent peu ouverts à la discussion. L'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie emmènent avec eux des Etats, dont certains redoutent les effets économiques d'un traité pour éliminer la pollution plastique.

La Chine semble plus dure que prévu. Et l'administration de Donald Trump a fait rapprocher la position américaine des opposants. Selon des sources convergentes, des pays auraient même reçu des menaces des Etats-Unis pour ne pas provoquer un vote sur un possible accord, plutôt qu'une décision par consensus.

Divisés sur la production et une liste

Pour convaincre les réfractaires, les pays les plus ambitieux se montrent prêts à ne pas imposer un seuil de réduction de la production de plastique dans le traité. Mais cette approche dans le sens des pays pétroliers ne suffit pas pour le moment.

Malgré des heures de discussion, aucun mouvement n'a été obtenu sur cette question, a affirmé la source diplomatique. Il faudrait au moins fixer un délai pour un objectif à terme d'une diminution, a-t-elle ajouté.

Autre problème, les pays récalcitrants remettent eux également en cause le scénario d'une liste de matériaux interdits. En revanche, les discussions sont plus ouvertes sur d'autres divergences, comme un mécanisme de financement pour les pays en développement qui devraient mener les plus grands efforts. Les Etats-Unis refusent toutefois que la Chine, plus grand producteur devant eux, puisse recevoir une partie de cette manne.

Selon la source diplomatique, il faudra convaincre la plupart des Etats que «le traité peut être le début» de nouvelles possibilités économiques pour de nombreux pays.

Demande par l'OIT

De son côté, l'Organisation internationale du travail (OIT) a demandé mercredi aux Etats de «protéger les travailleurs», «exposés à des produits chimiques toxiques pendant tout le cycle du plastique, de la production à la gestion des déchets». «Le droit à un environnement de travail sûr et sain devrait être garanti pour tous dans le traité», a affirmé à Genève dans une vidéo une responsable de ces questions dans l'institution.

En près de 25 ans, la consommation de plastique a elle plus que doublé et s'établissait, selon les estimations pour 2024, à 500 millions de tonnes, dont près de 400 millions finissent en déchets. Si la situation n'est pas stabilisée, elle sera multipliée encore par trois d'ici 2060, au-delà de 1,2 milliard de tonnes. Tout comme les déchets, à plus d'un milliard de tonnes.

Selon Greenpeace, la Suisse arrive en deuxième position de la population à risque la plus élevée. Plus de 10% des habitants, soit 973'000 personnes, se trouvent à moins de 10 km d'un site de production lié au plastique. Et des experts estiment de leur côté les pertes liées aux effets de la pollution plastique dans le monde pour la santé chaque année à au moins 1500 milliards de dollars.