Reflet du canton, l'établissement du Quai de l'Ile recueille un sentiment multiple mais vaillant des entreprises clientes face aux droits de douane américains. De janvier à juin, le résultat net a atteint 94,0 millions de francs, soit 19% de moins sur un an, indique un communiqué paru mardi.
Le résultat opérationnel a chuté de 18,9% à 110,9 millions. Les charges d'exploitation ont pesé de 1,2% en plus à 151,8 millions. Et le produit d'exploitation s'est amoindri de 7,7% à 276,5 millions.
Fin juin, les actifs sous gestion atteignaient 37,1 milliards, en hausse de 0,4%. Les financements aux entreprises et aux particuliers frôlaient 21,1 milliards, soit 2,7% de plus.
La banque affichait fin juin un bilan de 33,9 milliards, en progression de 4,5%. Le ratio de fonds propres durs (Tier1) a avancé de 3 points de base, à 15,92% par rapport à fin décembre.
Pour 2025, la direction s'attend à un résultat «en retrait par rapport à 2024, lié aux taux d'intérêt et à une conjoncture fragilisée», et plus globalement à une dégradation de la croissance avec un produit intérieur brut (PIB) à 1,2% ayant des répercussions sur le taux de chômage.
Revenus diversifiés, modèle unique
Le résultat net des opérations d'intérêt a fondu de 16,6% à 164 millions, tandis que celui des commissions a avancé de 6,1% à 77 millions, et celui du négoce de 5,5% à 21 millions. «L'activité commerciale a partiellement compensé l'effritement de la marge d'intérêt», met en avant la banque. Aussi, la part du chiffre d'affaires en devises étrangères (en euros et en dollars (USD)), représente 26,1% du total. Dans le détail, la contribution des filiales Capital Transmission et Dimension a été en repli, tandis que celle de Mont-Fort Funds, a été en hausse.
La faute aux taux d'intérêts bas a été une tendance commune aux banques cantonales, mais il est difficile de les comparer, selon le directeur financier Frédéric Vernet. La partie dépôt et celle du crédit sont à l'équilibre, contrairement à d'autres établissements. «Aussi, la part déposée à la Banque nationale suisse (BNS) est très importante en comparaison, et donc très exposée.»
En plus des investissements dans la numérisation, les nombreux changements réglementaires ont nécessité des investissements continus. «Les charges ont été maîtrisées, et le coût du risque a avancé au vu du contexte», a souligné M. Vernet.
La banque a remboursé son emprunt AT1 2019 d'un montant de 135 millions de francs le 12 mai. Et, elle a contracté un emprunt libellé en euros, le premier de son histoire, d'un volume de 500 millions.
Réajustement douanier des entreprises
Face aux annonces douanières d'Outre-Atlantique, les entreprises clientes de la BCGE réajustent leurs voiles en fonction de leur exposition américaine. «Depuis le 4 août, nous avons contacté un large échantillon de nos entreprises clientes, de petite, moyenne et grande tailles. Celles qui sont plus ou moins exposées se repositionnent très rapidement», a expliqué le directeur général Nicolas Krügel, mardi en conférence de presse.
«Leur sentiment est multiple. Certaines ont des chaînes d'approvisionnement en Europe et aux Etats-Unis, et ainsi balancent en fonction, dans un exercice d'ajustement à grande vitesse», d'autres sont plus fortement exposées et nécessitent un réajustement plus drastique comme les secteurs de la métallurgie, machine-outil ou microplastique d'horlogerie.
Selon lui, la question pour ces entreprises est de savoir à quel point elles sont uniques par rapport à des concurrents allemands ou mexicains par exemple, et quelle part du chiffre d'affaires représentent les Etats-Unis.
Vers 13h00, le titre BCGE reculait de 0,4% à 244 francs dans un SPI en hausse de 0,5%.