Lundi soir, Donald Trump a publié sur son réseau social un courrier visant à limoger l'économiste Lisa Cook, première femme afro-américaine à avoir été nommée gouverneure. Elle est accusée par le camp présidentiel d'avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables.

«Le dollar américain s'est jusqu'à présent montré étonnamment résilient» face à cette annonce, résume Lee Hardman, de MUFG. «Les acteurs du marché attendent de savoir si le président Trump dispose du pouvoir légal de révoquer la gouverneure», «étant donné que cela ne s'est jamais produit auparavant».

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Pour renvoyer des membres du conseil des gouverneurs, le président américain doit pouvoir justifier qu'un acte répréhensible a été commis.

L'avocat de Mme Cook a annoncé mardi que l'initiative présidentielle sera contestée en justice.

Depuis des mois, Donald Trump réclame sur tous les tons une baisse des taux d'intérêt de la Fed pour soutenir sa politique économique, transformant son président Jerome Powell en un véritable bouc émissaire.

Lundi, le dollar avait déjà effacé ses pertes enregistrées vendredi après que M. Powell, qui s'exprimait lors du colloque annuel de Jackson Hole, a semblé préparer le terrain pour une reprise des baisses de taux dès septembre.

Vers 09H10 GMT (11H10 HEC), le billet vert remontait de 0,44% par rapport à la monnaie unique, à 1,1591 dollar pour un euro et prenait 0,26% face à la livre, à 1,3444 dollar.

La situation politique et budgétaire en France alarme par ailleurs les investisseurs, depuis que le Premier ministre François Bayrou a annoncé lundi qu'il engagera le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale.

Face à l'impopularité de son plan d'économies budgétaires de près de 44 milliards d'euros, les oppositions de gauche et d'extrême droite ont fait savoir qu'elles ne voteraient pas la confiance, et le gouvernement a donc toutes les chances de tomber.

Cette situation nourrit les inquiétudes sur «la soutenabilité de la dette dans la zone euro» en l'absence de réformes, ce qui pourrait «peser» sur la monnaie unique, estime Antje Praefcke, analyste chez Commerzbank.

«Cette instabilité nourrit la défiance des marchés et des partenaires européens» de la France, où «les élections anticipées sont devenues une menace permanente qui empêche toute lisibilité économique», abonde John Plassard, de Cité Gestion.