Pour sa 82e édition, la Mostra déroule le tapis rouge au cinéma américain, comme c'est devenu l'habitude pour l'un des plus anciens festivals de cinéma au monde.

Fidèle de l'évènement, George Clooney a paradé dans la cité des Doges sur un bateau-taxi avant de rejoindre son hôtel. Il doit fouler le tapis rouge jeudi pour «Jay Kelly», une comédie dans laquelle il incarne une vedette de cinéma vieillissante en pleine crise existentielle.

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Emma Stone, mais aussi Julia Roberts, affublée d'un gilet constellé du visage du réalisateur Luca Guadagnino, avec qui elle a tourné «After the Hunt», présenté hors compétition à Venise, ont aussi été aperçues.

Mais mercredi soir, c'est le film italien «La Grazia» de Paolo Sorrentino qui ouvre la compétition.

Le film relate les états d'âme de Mariano de Santis, un président de la République italienne aux prises avec les affres de la vieillesse, du deuil et du doute, à l'heure de signer une loi sur l'euthanasie.

Gaza omniprésent

Le réalisateur italien retrouve pour un huitième film son acteur fétiche Toni Servillo, signataire d'une lettre ouverte appelant le festival à ne pas être «une tribune triste et vide» et à «adopter une position claire et sans ambiguïté» contre les actions d'Israël à Gaza.

Le texte, rédigé par le collectif Venice4Palestine (V4P), a été signé par d'autres grands noms du cinéma italien (comme Matteo Garrone ou Marco Bellochio) et international (de Ken Loach à Audrey Diwan en passant par Abel Ferrara).

«Nous avons toujours partagé très clairement notre souffrance envers ce qui est en train de se passer à Gaza et en Palestine», a insisté le directeur artistique du festival Alberto Barbera, lors de la conférence de presse de présentation du jury, présidé par le cinéaste américain Alexander Payne.

Il a en revanche refusé catégoriquement de ne pas inviter certains artistes au prétexte qu'ils seraient des soutiens actifs d'Israël, comme l'y a poussé Venice4Palestine. Le collectif vise notamment les acteurs Gerard Butler et Gal Gadot, au casting de «In the Hand of Dante», sélectionné hors compétition.

Une manifestation est prévue samedi après-midi sur le Lido à l'appel de groupes de soutien aux Palestiniens.

Netflix en force

La guerre à Gaza devrait encore agiter le Lido avec la projection dans une semaine de «The Voice of Hind Rajab» en compétition.

Ce film de la réalisatrice Kaouther Ben Hania raconte l'histoire d'une petite fille tuée le 29 janvier 2024 à Gaza avec plusieurs membres de sa famille alors qu'elle tentait de fuir les bombardements israéliens.

Les enregistrements de l'appel de Hind Rajab avec les secours, utilisés dans le film, avaient ému la planète lors de leur révélation.

Ce film promet d'avoir «un fort impact sur le public», selon Alberto Barbera, qui s'était montré très ému lors de l'annonce de la sélection fin juillet. «J'espère qu'il n'y aura pas de polémique», avait-il ajouté.

Autre temps fort attendu: le film «Le mage du Kremlin» d'Olivier Assayas, adapté du livre éponyme de Giuliano da Empoli, sur un conseiller de l'ombre de Vladimir Poutine.

Cette fiction évoquant l'ascension au pouvoir de l'homme fort du Kremlin a été adaptée pour le cinéma par l'écrivain français Emmanuel Carrère, fin connaisseur de la Russie.

Une coproduction suisse est en lice pour le Lion d'or: «Elisa» du réalisateur italien Leonardo Di Costanzo.

Enfin, à l'inverse de son grand rival cannois qui privilégie le cinéma en salle, Venise offre une large place aux films produits par les plateformes, avec trois productions Netflix en lice pour le Lion d'Or: «Frankenstein» de Guillermo del Toro, «Jay Kelly» de Noah Baumbach et «A House of Dynamite» de Kathryn Bigelow.