De janvier à juin, le bénéfice net a plongé de quatre cinquièmes comparé à la même période de 2024, à 106,2 millions de francs, annonce le groupe sis à Lausanne jeudi dans un communiqué. Le résultat opérationnel (Ebit) a été raboté de 77% à 162,6 millions et l'excédent brut d'exploitation de 70,4% à 225,9 millions. Les revenus se sont contractés de 2,1% à 3,02 milliards.
Ces baisses sont attribuées à «deux facteurs non opérationnels significatifs». D'une part, l'évolution des fonds de gestion des déchets radioactifs et de désaffectation pour les installations nucléaires (STENFO) auxquels les exploitants de centrales sont tenus de contribuer. Alpiq y détient une participation indirecte de 1,8 milliard sous forme d'investissements. «Ces deux fonds sont exposés à des facteurs boursiers qui ne peuvent pas être couverts efficacement», souligne le directeur financier (CFO) Luca Baroni, cité dans le communiqué.
D'autre part, les opérations de couverture de la production, soumises à des variations de bénéfices en raison d'un décalage comptable (accounting mismatch). Ces variations de la juste valeur des produits dérivés énergétiques représentent «un simple report des revenus d'un exercice à l'autre et s'équilibrent toujours sur la durée des opérations sous-jacentes», note le CFO.
Ensemble, ces deux facteurs ont diminué l'Ebitda 172,1 millions pendant la période sous revue, contre une contribution positive de 299,9 millions à la même période de l'an dernier. «Ils n'ont aucune incidence sur le flux de trésorerie opérationnel actuel», précise M. Baroni. La trésorerie nette s'est étoffée de 190 millions pour totaliser 618,4 millions, tandis que le ratio de capitaux propres a progressé à 63,2%, contre 58,3% à fin 2024. Les liquidités sont restées stables à 1,68 milliard.
Ajusté de ces effets non opérationnels, le résultat net ressort à 247,2 millions (-13,8% sur un an), l'Ebit à 334,7 millions (-17,7%) et l'Ebitda à 398,1 millions (-14%). Quant aux recettes, elles inscrivent un gain de 9,5% à 3,16 milliards.
Résultats annuels plombés par Gösgen
Au chapitre des perspectives, Alpiq renonce à s'aventurer sur le terrain des prévisions chiffrées, affirmant «clôturer l'année 2025 avec une situation financière solide».
En début de semaine, l'énergéticien a d'ores et déjà averti d'une baisse de ses revenus de 140 à 160 millions de francs sur le seul second semestre, en raison de l'interruption prolongée de la production de la centrale nucléaire de Gösgen, dont il détient 40% du capital. Les résultats annuels en seront «significativement» affectés.
Au total, le manque à gagner pour l'ensemble des actionnaires - les énergéticiens Alpiq, Axpo, CKW et EWB, ainsi que la Ville de Zurich - a été devisé à un demi-milliard de francs.