Sur son exercice décalé 2024/25, les revenus du numéro deux mondial du secteur ont reculé de 5,5%, à 10,96 milliards d'euros (environ 10,24 milliards de francs), dans un contexte de crise générale du marché.

Le résultat opérationnel courant accuse une baisse de 5,3%, à 2,95 milliards, liée à une moindre activité sur fond de tensions commerciales en Chine et aux Etats-Unis, et à des effets de change.

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Le groupe affiche en revanche un bénéfice net à +10%, à 1,6 milliard, du fait en particulier d'une diminution des charges non courantes (liées à des opérations de restructuration).

«Nous prévoyons que l'exercice 2025/26 sera une année de transition avec une amélioration des tendances en chiffre d'affaires organique, se matérialisant au deuxième semestre», indique Pernod Ricard.

Le premier trimestre devrait rester «en baisse», en raison d'ajustements de stocks aux Etats-Unis, mais aussi en Chine où la demande reste faible. Le groupe français anticipe «à partir du deuxième trimestre seulement» une reprise des ventes de cognac dans les duty-free chinois.

En Chine, l'ensemble du secteur européen des eaux-de-vie de vin a souffert des sanctions appliquées par Pékin depuis l'automne 2024 en rétorsion à des mesures européennes sur ses voitures électriques. Le dossier s'est soldé début juillet par un accord avec l'essentiel des exportateurs, dont Pernod Ricard, sur des prix minimums de vente en Chine.

Les alcooliers doivent aussi faire avec un marché intérieur chinois en berne.

Au total, en Chine, les ventes de Pernod Ricard ont reculé de 21% en un an.

Aux Etats-Unis, son premier marché, où le groupe a vu ses ventes fléchir de 6% sur fond de «confiance des consommateurs atone», les vins et spiritueux européens devraient désormais être soumis à des droits de douane de 15%.

Jeudi, Pernod Ricard a estimé à 45 et 35 millions d'euros l'impact respectif des mesures chinoises et américaines pour son année fiscale 2026.

Volatilité et opportunités

Le groupe compte cependant sur la diversité de ses marchés et gammes de produits. En 2024/25, ses ventes ont crû de 6% en Inde, son second marché, marqué par une «premiumisation» de la demande, au Brésil, au Canada, en Turquie...

Dans sa stratégie, il veut continuer à consacrer 16% de ses revenus à la promotion de ses marques, et multiplier les partenariats.

Après 900 millions d'euros d'«initiatives d'efficacités» réalisées entre 2022/25, il vise le milliard d'euros d'ici 2028/29.

D'ici là, la société, «confiante dans (sa) stratégie», anticipe une amélioration de la croissance organique de son chiffre d'affaires entre +3% et +6%, ainsi qu'une progression de sa marge opérationnelle organique.

Le groupe, qui compte quelque 18.500 collaborateurs dans le monde, a aussi annoncé en juin une réorganisation en deux entités (alcools de vieillissement/alcools blancs).

Ce plan devrait s'accompagner de départs (près de 140 pour le seul siège parisien, indiquait fin juillet Le Monde, une information que le groupe n'a pas démentie).

«Nous sommes convaincus que la volatilité va durer», a dit jeudi le PDG Alexandre Ricard à des analystes. «Cela peut être une bonne nouvelle car quand il y a de la volatilité, il y a des opportunités. Pour les saisir, il faut être beaucoup plus agile. L'objectif est donc d'être préparé pour l'avenir,» a expliqué le dirigeant ajoutant.

A la Bourse de Paris, le titre du groupe gagnait 5% peu avant 12h30.