L'industrie helvétique est désormais confrontée à une concurrence inégale sur le marché américain, affirment les économistes du gestionnaire d'actifs zurichois.
Les produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait progresser de 1,1% en 2026, une croissance fortement rabotée par rapport à la précédente prévision de +1,7%, selon les indications de Swiss Life AM publiées jeudi. Pour l'année en cours, le PIB est toujours attendu en hausse de 1,2%. Le gestionnaire d'actifs table par ailleurs sur une inflation à 0,2% en 2025 et de 0,5% en 2026.
Le piège du «Swiss Made» s'est refermé sur l'industrie d'exportation helvétique, du moins aux Etats-Unis, imagent les spécialistes de la société financière. L'impact sera le plus sévère pour les fournisseurs de produits pour lesquels l'appellation d'origine suisse constitue l'unique argument de vente, dont le secteur de l'horlogerie.
A l'autre extrémité, se trouvent des groupes qui dominent des marchés de niche haut de gamme, peu confrontés à la concurrence. Ces entreprises pourront répercuter sans peine les droits de douane à leurs clients, selon Swiss Life AM. Leur production pourrait être délocalisée si le désavantage à l'exportation venait à perdurer.
Entre les deux figurent de nombreux fabricants disposant d'une marge de manoeuvre à moyen terme pour délocaliser ou se désengager purement et simplement du marché américain. Les prévisions révisées du gestionnaire d'actifs prennent en considération cette nouvelle donne, mais également le temps nécessaire aux changements.
Si le poids des droits de douane venait à être allégé, les prévisions seront ajustées en conséquence. Les économistes de Swiss Life AM prévoient une activité économique poussive au deuxième semestre de cette année, le marché du travail renforçant la tendance déflationniste. L'incitation à délocaliser la production à l'étranger pourrait peser sur le marché du travail, ce qui pourrait accentuer encore davantage la désinflation à terme, expliquent les spécialistes.