Cette semaine déjà, plusieurs instituts économiques avaient revu leurs prévisions de croissance du PIB à la baisse, et n'attendent plus qu'une expansion anémique en 2025.
Même en excluant les très volatils grands contrats, la progression des commandes industrielles reste limitée (+0,7%), a précisé l'office fédéral de statistiques Destatis.
Les analystes sondés par FactSet attendaient un rebond de 0,7% pour l'ensemble des commandes.
Sur la période mai-juillet, les commandes sont ressorties quasi stables mais reculent de 1,3% sans les grands contrats.
Destatis a par ailleurs corrigé les chiffres de juin - baisse de 0,2% au lieu de - 1% initialement - en raison de données tardives communiquées par un constructeur automobile.
Il s'agit du troisième mois consécutif de baisse, une séquence qui témoigne encore un peu plus de la morosité économique du pays qui sort de deux années de récession.
Après un printemps qui avait laissé espérer une embellie, à la faveur d'un changement de gouvernement, c'est le «retour en arrière», relève Jens-Oliver Niklasch, économiste de la banque LBBW.
L'effet de la politique douanière américaine n'explique pas tout, selon lui, car les commandes en provenance de la zone euro ont également nettement reculé.
«On peine à voir d'où pourrait venir un nouvel élan durable», a-t-il conclu.
La ministre de l'Économie et de l'Energie, Katharina Reiche, a sonné l'alarme: « Il ne faut plus de signaux supplémentaires pour comprendre que nous devons agir», déclare-t-elle dans un communiqué séparé.
«Notre politique doit être résolument tournée vers la compétitivité - coûts de l'énergie, charges, bureaucratie -, en Allemagne comme en Europe», car il en va, dit elle, «des emplois et du maintien de nos sites industriels».
Le chancelier Friedrich Merz, qui a fait du redressement économique une priorité, voit ainsi ses ambitions contrariées. Il a donc annoncé mercredi l'organisation de réunions avec les industriels de l'automobile et de la sidérurgie pour tenter de trouver une parade.