Avec un score de 3 à 1 après le vote de la juge Carmen Lucia, la Cour suprême a formé la majorité requise pour condamner l'ancien chef de l'État (2019-2022). A 70 ans, il risque jusqu'à 43 ans de prison.
Accusé d'avoir été le chef d'une «organisation criminelle» ayant conspiré pour assurer son «maintien autoritaire au pouvoir» malgré sa défaite face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors de l'élection de 2022, Jair Bolsonaro clame son innocence.
Le cinquième et dernier juge Cristiano Zanin, ancien avocat de Lula, doit encore voter pour que le jugement et une éventuelle peine soient prononcés.
Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à son procès, M. Bolsonaro n'est pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.
Crise sans précédent
L'affaire Bolsonaro est aussi à l'origine d'une crise sans précédent entre la première puissance d'Amérique latine et les États-Unis.
Dénonçant une «chasse aux sorcières» contre son allié d'extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.
Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l'un d'entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.
M. Bolsonaro est jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux.
C'est la première fois qu'un ancien chef de l'Etat doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).