«Si la guerre continue, nous aurons besoin d'un minimum de 120 milliards de dollars pour l'année prochaine», a-t-il déclaré, alors que les efforts de paix, pilotés par Washington, sont dans l'impasse.
Même en cas d'un arrêt de combats, «nous aurons besoin d'une somme un peu moins importante» pour «pour maintenir notre armée en bonne forme» en cas de nouvelle attaque russe, a-t-il ajouté lors de la conférence annuelle Yalta European Strategy à Kiev.
Le ministre n'a pas précisé quelle partie de cette somme l'Ukraine allait pouvoir financer avec ses propres moyens alors que le pays, confrontée depuis février 2022 à une invasion russe dévastatrice, est extrêmement dépendant du soutien militaire et économique extérieur.
Les Etats-Unis, qui étaient le principal fournisseur d'armement à l'Ukraine sous la présidence de Joe Biden ont cessé ce soutien après l'arrivée au pouvoir en janvier de son rival, Donald Trump. Les livraisons d'armes américaines doivent désormais être payées par les alliés européens de Kiev.
«L'Ukraine consacre 31% de son PIB à la défense, c'est la part la plus élevée au monde», a de son côté indiqué la député Roksolana Pidlasa, cheffe de la commission budgétaire du Parlement.
Selon elle, «un jour de guerre coûte 172 millions de dollars» à l'Ukraine actuellement contre 140 millions de dollars il y a un an.
La Russie a dépensé 150 milliards de dollars pour la guerre l'an dernier, un montant que Kiev «ne peut pas égaler», a encore soutenu la députée.
«Si nous dépensons moins d'argent que la Russie, alors nous commencerons à payer avec nos territoires et, plus important, avec nos vies», a de son côté renchéri M. Chmygal.
Il a plaidé en faveur de l'utilisation de quelque 250 milliards d'euros, incluant 210 milliards d'euros se trouvant en Belgique, d'actifs russes gelés en Occident depuis le début de l'invasion, afin de financer la défense ukrainienne.
Au grand dam de Kiev, les Occidentaux ont jusqu'ici refusé de le faire.
Mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que l'Union européenne allait utiliser les intérêts de ces avoirs pour accorder un nouveau «prêt de réparation» à l'Ukraine, mais sans toucher à ces actifs eux-mêmes.
«C'est le problème numéro un, pour nous tous, de trouver une solution politique et juridique» pour utiliser ces actifs, a commenté Denys Chmygal, disant soutenir leur «confiscation» complète ou partielle.