Au quatrième trimestre 2025, les perspectives nettes d'emploi (PNE) ont baissé de 7 points de pourcentage par rapport à la même période de l'an dernier pour s'établir à 26%, indique le rapport trimestriel de Manpower publié mercredi. Ce net ralentissement reflète l'impact de la volatilité du commerce mondial, de la hausse des coûts et des pressions démographiques sur la planification des effectifs.

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Les entreprises suisses font de plus en plus appel à des travailleurs temporaires et à des consultants afin de maintenir leur compétitivité, notamment pour les postes spécialisées et le soutien opérationnel. Près d'un employeur sur trois (32%) recourt à des collaborateurs fixes pour répondre à des besoins saisonniers ou ponctuels, tandis que 27% font appel à du personnel temporaire et 15% à des consultants.

Pour des missions spécialisées de courte durée, les employés fixes représentent 35% des effectifs, les travailleurs temporaires 25% et les consultants 16%, soulignant le rôle croissant de ces modèles de travail flexibles.

«La demande de professionnels hautement qualifiés demeure, en particulier dans les domaines technologiques et les fonctions spécialisées. Toutefois, le recul observé d'une année à l'autre dans presque tous les secteurs et régions traduit un ralentissement économique général», explique Eric Jeannerod, directeur régional de Manpower pour la Suisse, cité dans le communiqué.

Recul le plus marqué en Suisse romande

Le climat d'embauche se dégrade dans presque toutes les régions du pays, avec le recul le plus marqué en Romandie (-32%), où l'horlogerie et les services haut de gamme demeurent au coeur de l'économie.

Le Tessin, en revanche, montre les premiers signes de reprise. Après plusieurs trimestres de stagnation liés aux difficultés économiques et aux incertitudes entourant la révision de la convention de double imposition avec l'Italie, les entreprises y affichent pour le trimestre à venir des PNE de 40%, soit une progression de 46 points de pourcentage par rapport à la même période de l'an dernier.

L'exception du secteur de l'énergie

Sur un an, la plupart des grands secteurs enregistrent une baisse des intentions d'embauche, à une exception notable: l'énergie et les services publics, en hausse de 56 points de pourcentage. Le fort rebond des embauches dans ce domaine est porté par les politiques publiques, les choix stratégiques des entreprises et la transition énergétique en cours.

A l'opposé, la santé et les sciences de la vie ont enregistré la plus forte baisse, soit -26 points de pourcentage, reflétant la pression croissante sur les coûts et les pénuries de compétences.

Dans le domaine de la santé, l'augmentation des dépenses continue de peser sur des budgets salariaux et de recrutement déjà restreint. Les effectifs représentent 62% des coûts d'exploitation des hôpitaux, aggravant ainsi les pressions financières.