Le niveau des emprunts entre le mois d'avril - début de l'année budgétaire au Royaume-Uni - et le mois d'août, a atteint 83,8 milliards de livres (96 milliards d'euros), soit 16,2 milliards de livres de plus que sur la même période en 2024, selon l'Office national des statistiques.

Cela «constitue le deuxième plus haut niveau d'emprunts» sur la période «depuis le début des relevés mensuels en 1993, après celui de 2020», en pleine pandémie, souligne l'organisme.

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Un tel niveau de déficit met sérieusement à l'épreuve le gouvernement travailliste de Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, et qui s'était justement promis de redresser les comptes publics dès sa première année, avec des fortes hausses d'impôts et des coupes drastiques dans les dépenses.

Mais l'exécutif est confronté à une croissance stagnante qui, combinée à une inflation élevée (3,8% en août), inquiète les marchés.

Reflet de ces préoccupations, le taux d'emprunt obligataire à 30 ans du Royaume-Uni a atteint début septembre son plus haut depuis 1998... ce qui plombe encore un peu plus le coût de la dette.

Un contexte plus que délicat pour la ministre des Finances Rachel Reeves, qui doit présenter le 26 novembre le nouveau budget 2026/2027 du Royaume-Uni, promis à l'équilibre.

Les chiffres du déficit «sont stupéfiants et ne reflètent pas une économie en bonne santé», souligne Lindsay James, de Quilter Investors.

«Il semble presque certain que des hausses d'impôts seront annoncées» car «il est clair que continuer à emprunter n'est pas une option», ajoute-t-il.

«Quelle différence en un jour», souligne pour sa part Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB. «Hier, tout tournait autour de l'avenir de l'économie britannique et du potentiel d'un investissement de 150 milliards de livres» venu de grands entreprises américaines et dévoilé pendant la visite d'Etat de Donald Trump. «Aujourd'hui, l'attention se porte sur des sujets plus sombres.»