L'annonce a été faite par le premier ministre Li Qiang en marge de l'Assemblée générale de l'ONU et immédiatement relayée sur les réseaux sociaux par la directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala. Le dispositif STD permet aux pays en développement des flexibilités, notamment davantage de temps, dans l'application des accords arrachés au sein de l'institution.

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Dans les faits, Pékin avait déjà adopté cette attitude dans la plupart des négociations, y compris celles en cours pour éliminer les subventions liées à la surpêche et à la surcapacité des navires. Mais cette annonce «politique» est «pertinente pour l'OMC», surtout face aux «défis actuels du système commercial multilatéral», a dit mercredi à des journalistes à Genève la chargée d'affaires chinoise à l'OMC, Li Yihong.

La première administration du président Donald Trump avait demandé à Pékin de revenir sur son statut en établissant des critères comme les subventions ou la politique industrielle. Une injonction rejetée par les autorités chinoises.

«La Chine restera toujours un pays en développement», selon Mme Li. Elle a insisté sur le fait que l'annonce de mardi était «la propre décision» du gouvernement et ne répondait pas aux discussions bilatérales sur les tarifs douaniers ou multilatérales avec Washington.

Pas de demandes pour Washington

Sans nommer les Etats-Unis, la chargée d'affaires a fait remarquer que «certains pays ne veulent pas soutenir l'OMC». «Vous savez qui ils sont», s'est-elle contentée de répondre. La Chine revendique une approche «positive» pour les discussions sur la réforme de l'organisation qui avancent, même si les solutions ne sont pas encore satisfaisantes pour Washington, dit-elle.

Pékin affirme n'attendre ni engagement américain en retour, ni d'être suivie par d'autres pays en développement. Et elle précise que cette décision ne s'applique qu'à l'OMC et pas dans les autres cénacles internationaux. De même, les règles au sein de l'organisation n'excluent pas pour elle de demander certaines flexibilités à l'avenir dans de futurs accords.

Mme Li ajoute que la Chine ne souhaite pas mettre un terme au principe du consensus dans les décisions à l'OMC. Pékin veut seulement que celui-ci soit plus «efficace».

Dr Ngozi a elle salué l'annonce de mardi, parlant d'une «étape significative» et un «moment crucial» après des années de discussions. Pékin s'engage «à un système mondial du commerce plus équitable» et «envoie un signal fort de soutien à la réforme de l'OMC», selon elle.

Dans le passé, le Brésil avait dit «commencer à renoncer» aux avantages d'un pays en développement. D'autres pays comme Singapour avaient également abandonné ceux-ci dans l'institution.