Chez les analystes, on s'attend à un renforcement des investissements aux Etats-Unis pour les entreprises concernées.
Les principales sociétés pharmaceutiques ainsi que les sous-traitants du secteur faisaient plutôt bonne figure, dont les deux poids lourds. Vers 9h10, la nominative Novartis cédait à peine 0,2% à 97,86 francs, tout comme le bon Roche qui s'échangeait à 254,60 francs.
Le géant des génériques et biosimilaires Sandoz, qui est peu exposé aux Etats-Unis, un marché qu'il juge trop compliqué, était stable à 46,35 francs. Le spécialiste de consommables ophtalmiques Alcon gagnait même du terrain, à 59,10 francs (+0,4%). Du côté des sous-traitants, Lonza gonflait de 1,0% à 523 francs et Tecan, qui équipe les laboratoires, prenait 0,4% à 150 francs.
La société souffrant le plus était le laboratoire dermatologique Galderma, qui sombrait de 2,5% à 131,95 francs. Les neuromodulateurs de l'entreprise sont produits hors des États-Unis, tandis que le traitement Nemluvio n'est que partiellement façonné au pays de l'oncle Sam, rappelle l'analyste de Vontobel Sibylle Bischofberger.
Interprétation possible
Le président américain Donald Trump a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi de nouveaux droits de douane sur les médicaments, notamment. «Nous appliquerons une taxe de 100% sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise CONSTRUIT son usine pharmaceutique en Amérique», a-t-il expliqué sur sa plateforme Truth Social. L'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes est imminente, soit pour ce mercredi 1er octobre.
Dans un commentaire, Sibylle Bischofberger rappelle que le message de Donald Trump, comme la plupart de ce qu'il distille, laisse une large place à l'interprétation. Tous les géants pharmaceutiques sont présents aux Etats-Unis et presque tous ont annoncé des investissements importants dans les années à venir.
Ces droits de douane risquent d'entraîner une hausse des prix des médicaments aux Etats-Unis et vont intensifier les craintes autour d'une pénurie de traitements. La pression exercée par le président américain pourrait s'avérer contre-productive, puisque les groupes pharma pourraient bien revoir leurs plans d'investissements outre-Atlantique, selon l'analyste.
Les nouvelles du jour n'auront pas d'incidence sur Roche et Novartis, estime Mme Bischofberger, qui rappelle que le premier nommé a d'ores et déjà annoncé la construction d'une nouvelle usine en Caroline du Nord. Novartis veut également bâtir de nouveaux sites et agrandir les existants. Cela devrait suffire à obtenir une exemption des taxes. Sandoz, qui commercialise des génériques bon marché, ne devrait pas être concerné.
La situation s'avère plus délicate pour Galderma, dont les neuromodulateurs sont produits hors des États-Unis, tandis que le traitement Nemluvio n'est que partiellement façonné au pays de l'oncle Sam.
Chez Oddo BHF, on s'attend à des pressions sur le secteur, sans trop de conséquences. Les laboratoires ont déjà beaucoup investi aux Etats-Unis et l'impact de ces droits de douane pourrait être négligeable. Parmi les mastodontes, Bayer pourrait payer le plus lourd tribut, le groupe allemand réalisant 30% de ses ventes aux Etats-Unis - soit environ 1,4 milliard d'euros (1,3 milliard de francs) - sans disposer du moindre site de production outre-Atlantique.