Les adultes ne sont déjà pas en mesure d'utiliser ces applications de manière raisonnable, constate M. Minder dans un entretien publié lundi par les journaux alémaniques du groupe Tamedia. «Voulons-nous vraiment que des algorithmes soient développés pour avoir une emprise sur les cerveaux encore immatures de nos enfants?»
Le président de la VSLCH remarque que la question d'une interdiction des médias sociaux pour les mineurs va souvent de pair avec celle d'une interdiction des téléphones mobiles dans les écoles. Bannir ces derniers des préaux scolaires relève de la «publicité politique des ministres de l'éducation», ajoute-t-il.
Comparant la dépendance aux smartphones à celles à l'alcool ou au tabac, «tout particulièrement en ce qui concerne les médias sociaux», il estime qu'il faudrait plutôt se poser la question de la protection des jeunes dans leur utilisation des smartphones.
Opinion publique favorable
Une étude publiée en mai a révélé que 80% des Suisses sont favorables à une interdiction des médias sociaux pour les moins de 16 ans. Le soutien à une interdiction des téléphones mobiles dans les écoles est presque aussi élevé.
En mars, le Conseil des Etats a approuvé un postulat demandant une étude pour savoir si une interdiction d'accès à des plateformes comme TikTok ou Instagram pour les moins de 16 ans peut avoir un effet sur la protection de la jeunesse.
En Australie, qui fait figure de précurseur en matière de restriction des médias sociaux pour les mineurs, les adolescents ne pourront utiliser des réseaux sociaux comme X, TikTok, Facebook et Instagram qu'à partir de 16 ans.