De juillet à août, la production industrielle a chuté de 4,3%, contre un recul d'1% anticipé par les analystes sondés par Factset, et après un rebond d'1,3% en juillet, selon des données publiées mercredi par l'office statistique Destatis, qui confirment le parcours erratique de l'indicateur.
Ces données «viennent accroître le risque d'un nouveau trimestre de contraction pour l'économie allemande», selon l'économiste Carsten Brzeski, de la banque ING, après que le PIB allemand a chuté de 0,3% au deuxième trimestre.
Un tel scénario léger ferait tomber le pays dans une récession technique, lorsque l'activité économique recule pendant deux trimestres d'affilée.
La ministre de l'Economie, Katharina Reiche, présente mercredi les prévisions d'automne du gouvernement pour l'année en cours et 2026.
L'économie allemande sort de deux années de récession à cause de la hausse de prix de l'énergie, de la baisse de la demande mondiale et de la compétition asiatique de plus en plus féroce.
La baisse de la production en août est principalement due au fort recul de l'industrie automobile, de 18,5% sur un mois, à cause des congés d'usine et de changements de production, note Destatis.
La construction mécanique a également perdu 6,2% après une hausse de 9,2% en juillet. La production dans l'industrie pharmaceutique a chuté de 10,3%.
Depuis juillet, s'ajoutent également les droits de douane américains, qui taxent à 15% la plupart des produits européens.
Une frénésie d'achats avant l'instauration de ces droits de douane avait bénéficié aux piliers du modèle économique allemand, les exportations et la production industrielle.
Cependant, la reprise de la croissance au trimestre dernier pourrait avoir été «entièrement due» à ces commandes en prévision de l'imminence des droits de douane, prévient M. Brzeski.
Bien que les nouvelles commandes nationales aient fortement augmenté en août, la faiblesse de la demande étrangère «freine le développement des affaires», observe le ministère de l'économie dans un communiqué séparé.
Les indicateurs brossent un «tableau mitigé» et reflètent «le niveau élevé d'incertitudes géopolitiques», ajoute le communiqué.